Décès de la petite Mariia: toute la preuve entre les mains d’un juge

Le conducteur accusé de délit de fuite après avoir mortellement happé une petite réfugiée ukrainienne à Montréal pourrait bientôt être fixé sur son sort, puisqu’un juge analysera la preuve en vue de tenter d’en arriver à un accord entre les parties.

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«On essaye de voir s’il y a une façon de régler le dossier, ça se passe dans le cadre d’un processus de facilitation», a expliqué M^e Éric Coulombe de la défense, ce lundi, au palais de justice de Montréal.

L’avocat était de retour à la cour afin de faire le point concernant son client Juan Manuel Becerra Garcia, un automobiliste de 46 ans accusé de délit de fuite mortel pour un événement survenu en décembre dernier.

Mariia Legenkovska, victime. Photo d'archives

Ce jour-là, la petite Mariia Legenkivska, âgée de 7 ans, avait été happée par un véhicule Jeep Grand Cherokee, alors qu’elle se rendait à l’école dans le quartier Sainte-Marie. L’automobiliste identifié comme étant Becerra Garcia a toutefois continué son chemin. Il avait été arrêté des heures plus tard, après s’être lui-même livré aux autorités à la suite d’un battage médiatique.

Un accident, mais...

Or, si tout porte à croire qu’il s’agissait d’un accident, la Couronne estime que l’homme aurait dû savoir qu’il venait de happer un enfant, et qu’il aurait ainsi donc dû s’arrêter. Le litige principal dans cette affaire est donc de savoir si l’accusé, un père de famille sans histoire, savait ou non qu’il avait heurté la petite Mariia.

Les policiers avaient saisi le téléphone de Becerra Garcia en espérant trouver des éléments qui permettraient de faire avancer l’enquête, mais ils sont incapables de le déverrouiller.

«La police de Montréal n’a pas l’expertise pour fouiller cet appareil précis», avait commenté M^e Coulombe en septembre dernier.

Ils cherchent à régler le dossier

Mais parallèlement à cela, la Couronne et la défense ont entamé une «facilitation», a-t-il été annoncé à la cour ce lundi. Ce processus confidentiel, qui se déroule devant un juge, vise à «trouver une solution judiciaire» dans un dossier.

«La conférence se déroule à huis clos, suivant des règles souples de nature à favoriser l’accord des parties sur les points en litige», indique la documentation de la Cour du Québec.

De façon générale, cela permet régulièrement aux avocats de s’entendre sur les modalités d’un plaidoyer de culpabilité, ainsi que de la sentence à imposer. Mais cela peut aussi servir à évaluer une potentielle défense, avec la possibilité d’acquittement.

Dans le cas de Becerra Garcia, qui est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, aucune information n’a filtré, étant donné la stricte confidentialité des échanges. Ici, l’accusé reviendra à la cour en janvier, pour faire le point entre autres sur le résultat de ce processus de facilitation.