Mort de la petite Mariia: la police incapable d’analyser le cellulaire de l’accusé
Le corps de police n’a pas l’expertise pour extraire les données de ce iPhone verrouillé

Michael Nguyen
Neuf mois après la mort tragique d’une petite réfugiée ukrainienne à Montréal, les policiers ne sont toujours pas en mesure de fouiller le cellulaire de l’accusé afin de boucler le dossier, a-t-il été révélé à la cour.
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« L’enquête se poursuit, mais il n’existe pas de logiciel pour extraire les données de ce type de cellulaire. On est dans une impasse », a expliqué Me Sylvie Dulude de la Couronne, ce mardi, au palais de justice de Montréal.
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La procureure a fait cette révélation à la suite du retour à la cour de Juan Manuel Becerra Garcia, un automobiliste de 46 ans accusé d’un délit de fuite mortel survenu en décembre dernier.
Ce jour-là, la petite Mariia Legenkivska, une réfugiée ukrainienne de 7 ans, se rendait à l’école dans le quartier Sainte-Marie à Montréal. Or, à une intersection, elle a été happée par un véhicule Jeep Grand Cherokee.
L’automobiliste, identifié par la suite comme étant Becerra Garcia, a ensuite continué son chemin. Rien n’indique qu’il y ait eu négligence de sa part, mais la Couronne lui reproche de ne pas s’être arrêté même s’il aurait dû savoir qu’il venait de happer un enfant. Il s’était lui-même rendu aux policiers à la suite d’un avis de recherche.
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Cellulaire verrouillé
Dans cette enquête, la clé est de savoir si Becerra Garcia, un père de famille sans histoire, savait qu’il avait happé la petite Mariia. Mais si la Couronne estime avoir une preuve suffisante pour l’accuser, reste que le contenu de son cellulaire pourrait éclairer davantage les policiers.
Par exemple, il aurait pu envoyer des messages textes incriminants, ou encore faire des recherches internet sur des sujets qui laisseraient croire qu’il savait ce qui s’était passé. Sauf que pour le savoir, les policiers doivent avoir accès au contenu de l’appareil. Et comme Becerra Garcia refuse de donner le code d’accès pour déverrouiller le téléphone, ce qui est son droit, les policiers sont en attente de trouver une alternative.

« La police de Montréal n’a pas l’expertise pour fouiller cet appareil précis », a commenté Me Éric Coulombe de la défense en précisant qu’il s’agirait d’un cellulaire de type iPhone.
L’avocat a annoncé qu’en raison de cette impasse, il présentera une requête afin de récupérer le téléphone. La Couronne, de son côté, a fait savoir à la cour qu’elle s’y opposera.
L’affaire reviendra devant le tribunal en décembre.
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