[PHOTOS] De nouveaux locataires coincés dans des appartements insalubres: «Je ne peux pas rester ici»
Ce genre de problématique pourrait bien empirer au fil des ans si la crise du logement continue de s’aggraver, croit un organisme


Clara Loiseau
Des locataires ont rapidement déchanté lorsqu’ils ont emménagé dans leur nouvel appartement au 1er juillet qui est en fait insalubre.
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«C’est simple, je n’ai pas pu dormir une seule nuit dans mon logement, donc en ce moment, je suis en train de me ruiner en sous-louant un autre logement», déplore Sauvane, un français de 33 ans qui vient tout juste de s’installer à Montréal. Il a demandé à taire son nom de famille.
C’est une personne de son entourage, déjà installé à Montréal, qui a visité le logement sur Le Plateau-Mont-Royal en lui montrant l’espace en visioconférence.
«Il y avait tellement de décorations et de bibelots qu’on ne voyait pas tous les défauts», assure le graphiste de profession.

Après avoir récupéré les clefs de son 3 1/2 meublé, qui lui coûte 1151$ par mois, il se rend compte qu’une infiltration d’eau coule dans l’un de ses placards, qu’une autre coule de chez lui à l’appartement du dessous, qu’il y a de grosses traces d’humidité, dont certaines semblent avoir de la moisissure, dans la chambre et d’énormes fentes sur le mur extérieur de son logement.

«Je ne peux pas rester ici», affirme-t-il.
Peur pour la santé
Comme lui, une locataire de 28 ans de Victoriaville vit aussi un véritable cauchemar depuis son emménagement le 1er juillet dernier alors qu’elle a aussi des problèmes de moisissure sur les plafonds de la cuisine et de la salle de bain, problème d’électricité, fuite d’eau. Par crainte de représailles et que son propriétaire l’évince, elle a demandé à garder l’anonymat pour éviter tout problème.

«Quand j’ai visité, ça a été tellement rapide que je n’ai rien vu. Depuis que je suis arrivée, plus je le regarde et plus je trouve ça dégueulasse», laisse-t-elle tomber avec découragement.
«Comme j’ai de l’aide pour payer mon loyer avec le programme de Supplément au loyer (PSL), je me suis dit que j’allais passer à travers et que j’avais une chance d’avoir un toit, mais ça me fait très peur», confie-t-elle, craignant développer des problèmes respiratoires.
Difficulté avec les propriétaires
De son côté, Sauvane essaie de se battre pour réussir à quitter son logement.
«J’ai envoyé plusieurs mises en demeure et un avis d’abandon du logement au propriétaire pour être dédommagé, mais selon lui, c’est comme si j’inventais et que mes arguments sont “totalement exagérés, voire imaginaires”», soutient le jeune homme, en montrant les échanges de courriel avec son locateur.

Pour Alain Deschamps, organisateur communautaire au Comité logement Plateau-Mont-Royal, il est clair que ce genre de problématique va empirer si rien n’est fait pour contrer la crise du logement actuelle.
«Le plus triste là-dedans, c’est que ça ne choque même plus. Les propriétaires peuvent faire tout et n’importe quoi parce qu’ils n’ont aucune sanction», laisse-t-il tomber, ajoutant qu’environ 10% à 12% que son organisme reçoit concernent des problèmes de salubrité dans les logements.
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