«Évènements climatiques extrêmes»: les producteurs horticoles demandent une aide d'urgence

Marianne Langlois
Une centaine de producteurs horticoles pressent le gouvernement provincial de mettre en place une aide d’urgence pour éponger les pertes liées à la météo « catastrophique » de cet été qui a des conséquences désastreuses sur les récoltes.
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«Si la semaine prochaine on n’a pas de nouvelles du gouvernement, j’ai des fermes qui m’ont dit qu’elles ne pourraient pas continuer à payer leurs employés», déplore Catherine Lefebvre, présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec.
L’UPA tenait hier matin une conférence de presse à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay pour lancer un cri du cœur au gouvernement provincial et demander la mise en place «de mesures d’urgence afin d’obtenir davantage de soutien» de la part de l’État.

Parmi les différentes façons de soutenir le milieu agricole québécois, plusieurs pistes ont été soulevées, notamment «une bonification de programmes en place, un financement des travaux urgents pour préserver les récoltes récupérables» ou encore «le report de paiement des primes au programme d’assurance récolte».
Avec les facteurs météorologiques de la dernière année, la révision des programmes d’assurance offerts aux agriculteurs qui ne «sont pas adaptés à la nouvelle réalité» est aussi exigée.
Sans aide
Diane Leclair, propriétaire des fermes Leclair et Frères à Sherrington près de Saint-Jean-sur-Richelieu, a perdu 100% de ses 30 acres de coriandre et n’a obtenu aucune aide du gouvernement jusqu’à présent.
«On se dit qu’on aura peut-être le programme Agri-stabilité [un programme gouvernemental conçu pour aider les producteurs à gérer les baisses de revenu], mais je devrais avoir ces sous-là en 2025», ajoute-t-elle.

Ses cultures de radis, de carottes, d’oignons verts et de betteraves ont également été touchées par les intempéries des dernières semaines. Si bien que ses employés réguliers ne travaillent que la moitié des heures escomptées.
Actuellement, les pertes d’aliments québécois se calculent par millions, et plusieurs variétés de légumes pourraient ne jamais atterrir sur les tablettes d’épicerie.
«Même les plantations de l’année prochaine sont déjà affectées [...] on compte déjà 8,5 millions de dollars de dommages, seulement pour les fraises et les framboises», a laissé tomber Michel Sauriol, président de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec.
Jeudi soir encore, un autre épisode de grêle a déferlé sur plusieurs secteurs du Québec, ce qui alourdira le bilan de pertes.
***Voyez en partie la conférence de presse de l’Union des producteurs agricoles dans la vidéo ci-dessous***