De nombreux pays appellent à interdire le mercure dans les plombages dentaires dès 2030

AFP
De nombreux pays, dont les États-Unis, ont appelé lundi à Genève à interdire dans le monde l'utilisation du mercure dans les plombages dentaires dès 2030, apportant ainsi leur soutien à une proposition des pays africains.
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«Il est inexcusable que les gouvernements du monde entier autorisent encore les composés à base de mercure dans les soins de santé alors qu'il existe des alternatives sûres», a déclaré le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr., dans un message vidéo, lors d'une réunion à Genève.
«Pourquoi avons-nous une double norme pour le mercure? Pourquoi le qualifions-nous de dangereux dans les batteries, les médicaments en vente libre et le maquillage, mais acceptable dans les vaccins et les plombages dentaires», a-t-il ajouté.
Certains pays interdisent déjà l'utilisation du mercure, considéré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l'une des 10 substances chimiques gravement préoccupantes pour la santé publique, dans les amalgames dentaires.
L'Union européenne a banni ces «plombages» au mercure depuis janvier. Mais globalement, il n'y a que 43 pays qui les ont interdits, selon l'ONG European Network for Environmental Medicine.
Adoptée en 2013, la Convention de Minamata, un traité international dont l'objectif est de protéger la santé humaine et l'environnement contre les émissions et rejets de mercure et de composés mercuriels, prévoit que les pays signataires prennent des mesures d'élimination progressive de l'utilisation des amalgames dentaires au mercure.
Mais les pays africains souhaitent qu'ils soient soumis à une interdiction de production, d'importation et d'exportation à partir de 2030.
Ils ont déposé un projet d'amendement de la Convention qui va être examiné cette semaine à Genève, dans le cadre de la sixième réunion de la conférence des parties à la convention de Minamata qui se tient à Genève jusqu'au 7 novembre.
«Notre pays estime qu'un des moyens de prévenir l'exposition au mercure et sa pollution est l'élimination progressive de l’utilisation des plombages dentaires. Cette solution est d'autant plus justifiée que dans les pays en développement et économies en transition, il y a une insuffisance, voire une absence d'infrastructures, de collecte, de transports, de stockages, d'élimination de façon sécurisée de ces déchets», a déclaré le représentant du Burkina Faso, à l'ouverture des discussions.
Seul un petit groupe de pays a fait part de son opposition à la proposition africaine, dont le Royaume-Uni, l'Iran et l'Inde.
«Nous estimons que la date proposée pour l'élimination progressive en 2030 est trop proche», a notamment indiqué la représentante britannique, soulignant la nécessité de prendre en compte d'autres facteurs, dont le coût et la durabilité des alternatives aux plombages dentaires au mercure.