Consommation de thon en conserve: doit-on craindre d’ingérer du mercure?
Mina Collin
Des mesures pour bannir le thon en conserve du menu des cafétérias scolaires ont été mises en place à Lyon et à Paris pour éliminer les risques d’exposition des enfants au mercure. Devrait-on s’inquiéter de cette exposition au Québec et emboîter le pas à la France?
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Un organisme voué à la protection des océans et à la lutte contre la surpêche a publié un rapport – qui a fait du bruit en France – révélant que plusieurs échantillons de thon contenaient des taux de mercure dépassant certains seuils, ce qui explique le retrait du thon en conserve dans certaines écoles françaises.
La nutritionniste-diététiste Myriam Beaudry a cependant voulu mettre ces résultats en perspective.
«Par contre, beaucoup d'autres organismes et d'autres spécialistes qui étudient les contaminants environnementaux ont émis des réserves par rapport aux résultats des analyses qui étaient observées», a-t-elle souligné sur les ondes de LCN, vendredi.
Pas que le thon en conserve
Mme Beaudry estime que tous les types de thon, qu’ils soient en conserve ou frais, sont touchés par la présence de mercure.
«Il faut savoir que l’exposition ou la présence de mercure, en fait, va être observée dans certains poissons, souvent les plus gros poissons qui vont manger d’autres poissons plus petits. Et le mercure va en fait s'accumuler dans la chair de ces poissons-là», a-t-elle expliqué.
La nutritionniste-diététiste rappelle que le mercure demeure une substance toxique qu’il ne faut pas accumuler dans l’organisme, mais précise que les seuils établis par Santé Canada pour la population en général sont tout à fait sécuritaires.
«Le thon pâle en conserve, qui est [...] davantage celui qu'on va acheter, lui, ce thon-là, il n’y a pas de limites qui ont été fixées parce que c’est un poisson qui est jugé trop petit pour avoir une accumulation de mercure qui serait dangereuse pour la santé», a-t-elle spécifié.
Mme Beaudry appelle le public à faire preuve de prudence et à ne pas céder à la panique devant ce type d’allégations «alarmantes», mais plutôt à s’informer sur leur source et leur crédibilité.
«Comme pour n’importe quoi en alimentation, lorsqu’on consomme une variété d’aliments, c’est toujours la dose qui fait le poison. Et pour le thon pâle en conserve, celui qu’on va fréquemment retrouver à l’épicerie, sur le plan de la santé physique, on n’a pas d’inquiétude à avoir», a-t-elle conclu.
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