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L'article provient de TVA Nouvelles
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De diplômé d’une famille fortunée à meurtrier: retour sur la vie hors norme de Luigi Mangione

Getty Images via AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2024-12-11T18:28:23Z
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Diplômé d’une grande université américaine, Luigi Mangione est issu d’une famille riche et influente de Baltimore. Des problèmes physiques et psychologiques l’auraient poussé à abandonner cette vie pour s’isoler, puis assassiner le PDG de UnitedHealthcare. Voici l’histoire d’un meurtrier hors norme.

Avant de revêtir un masque et de tuer le PDG de UnitedHealthcare en plein cœur de Manhattan, la fin de semaine dernière, Luigi Mangione avait coupé les liens avec ses proches depuis six mois.

Dans la déclaration de trois pages qu’il portait sur lui lorsqu'il a été arrêté, il a qualifié le meurtre de Brian Thompson d’«attaque symbolique», selon un rapport interne de la police obtenu par le New York Times.

Le jeune homme y décrit aussi son crime comme un défi direct à la «corruption présumée et aux jeux de pouvoir» du secteur de la santé.

Les enquêteurs ont déclaré que le suspect «se considérait probablement comme une sorte de héros».

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Mais comment quelqu’un peut-il en arriver là?

Bien que cette question demeure sans réponse, le parcours de Luigi Mangione a commencé à se préciser dans les heures qui ont suivi son arrestation.

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Une famille bien connue

Luigi Mangione a grandi dans une riche et influente famille italo-américaine de Baltimore. Son grand-père, Nick Mangione, était un promoteur immobilier multimillionnaire.

La famille Mangione détient encore plusieurs biens immobiliers, en plus d’une station de radio et d’un réseau de maisons de retraite dans le Maryland. Luigi y aurait fait du bénévolat pendant ses études secondaires.

Le clan Mangione serait très connu à Baltimore, où il soutiendrait depuis longtemps des entreprises de soins de santé, selon les médias locaux. La famille aurait notamment donné plus d’un million de dollars au Greater Baltimore Medical Center, l’un des plus importants hôpitaux de la ville.

Un élève brillant

Luigi Mangione a fait ses études secondaires dans une école prestigieuse de Baltimore, la Gilman School, où il a terminé meilleur élève de sa promotion en 2016.

Un de ses anciens camarades de classe a indiqué au New York Times que Mangione était «probablement le plus intelligent» de l’école secondaire où il faut actuellement débourser 37 690 dollars par année pour étudier.

MEGA/WENN
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À l'université, Mangione a excellé en informatique. Il a obtenu une maitrise à l’Université de Pennsylvanie, une des meilleures écoles aux États-Unis.

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Le programme de remise des diplômes de la promotion 2020 de l'université décrit Luigi Mangione comme membre d'Eta Kappa Nu, une «société d'honneur» académique fondée en 1904 qui recrute les meilleurs étudiants en génie électrique et en informatique.

Blessé et isolé

Après ses études, Luigi Mangione s’est établi pendant six mois à Hawaï. Il a réussi à intégrer un espace de travail partagé exclusif appelé SurfBreak en raison de ses compétences et de sa «volonté d’aider les autres», selon ce qu’a rapporté le fondateur de l’endroit, M.J. Martin,  au New York Times.

De douloureux problèmes de dos lui auraient toutefois pourri la vie, se souvient son ancien collègue.

«Il savait qu'il n'était pas possible de sortir avec quelqu'un et d'être physiquement intime en raison de son dos», a déclaré M. Martin au New York Times.

Mangione a quitté l’île pour subir une opération au dos à l’été 2023. Il a commencé à s’isoler dans les mois suivants.

Les traces qu’il a laissées sur internet illustrent son aversion envers le système de santé américain. Il a notamment publié un avis sur des livres critiques du domaine de la santé et des commentaires élogieux sur le manifeste du «Unabomber», un terroriste américain qui prônait la destruction de la société pour échapper à l’emprise des grandes entreprises, illustrent son aversion envers le système de santé américain.

Le document manuscrit de 262 mots, retrouvé sur lui le jour de son arrestation, critique d’ailleurs le fait que la capitalisation boursière de UnitedHealthcare a augmenté ces dernières années, mais pas l'espérance de vie des Américains.

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