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L'article provient de TVA Sports
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Dauphin, une autre chance

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Photo portrait de Jean-François Chaumont

Jean-François Chaumont

2022-02-25T02:56:24Z
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Laurent Dauphin marque quatre buts et obtient une passe à ses cinq premiers matchs cette saison avec le Rocket de Laval. Il trône au sommet des marqueurs de son équipe.

Mais après la cinquième rencontre, un revers de 3 à 0 contre les Islanders de Bridgeport, le centre de 26 ans fait un détour dans le bureau de son entraîneur en chef, Jean-François Houle. 

Houle se remémore la scène.

«Ce n’est pas toujours évident quand ça fait deux ou trois ans que tu n’as pas joué dans la LNH. Un joueur peut sentir qu’il s’éloigne de son rêve et il commence à se poser des questions. Je sentais que j’avais besoin de lui parler.»

«Je l’avais invité à venir jaser dans mon bureau après notre cinquième match. Nous avions eu une bonne conversation. Je lui avais dit : “Dauph, tu es capable de jouer dans la LNH, mais tu auras besoin d’avoir plus de constance dans ton jeu”.»

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«Oui, je m’en souviens de cette rencontre, renchérit Dauphin. JF m’avait montré des vidéos pour me présenter mes bons coups, mais aussi les jeux où je devais m’améliorer afin d’obtenir une chance de retourner dans la LNH.»

«Je n’avais pas peur de ne plus jamais retourner dans la LNH, je n’y pensais plus trop. Je ne me faisais plus d’attentes pour savoir si j’étais pour recevoir un rappel ou non. Je voulais juste jouer du mieux que je pouvais dans la Ligue américaine. Si je devais obtenir un rappel, je voulais saisir cette chance. Et j’ai fini par l’obtenir ce rappel.»

Plus d’assurance 

Le 6 décembre dernier, Dauphin reprend la route de la LNH. Jeff Gorton, le nouveau vice-président des opérations hockey, lui lance un S.O.S. pour remplacer Tyler Toffoli qui vient de se blesser. Le lendemain, le Québécois joue un premier match dans la grande ligue depuis le 10 janvier 2019, alors qu’il portait les couleurs des Coyotes de l’Arizona.

Depuis le mois de décembre, Dauphin n’a pas endossé une autre fois le chandail du Rocket. À 26 ans, il a réussi à s’accrocher à une place avec le CH, passant du temps sur l’escouade des réservistes, regardant quelques matchs de la passerelle de presse en plus de faire un tour sur le protocole de la COVID-19.

«Je voulais juste une autre chance, a insisté Dauphin en entrevue au “Journal” lors d’une journée de congé d’entraînement. J’avais déjà joué dans la LNH à un plus jeune âge avec les Coyotes et je savais ce que j’avais fait de moins bien à mes premières expériences. J’étais fiable défensivement, mais j’avais parfois moins confiance en ma capacité de produire des jeux offensivement. À 21 ans, tu n’as pas la même assurance qu’à 26 ans. Je ne pouvais pas revenir dans la LNH et juste me contenter de lancer la rondelle dans le fond du territoire adverse.»

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«J’ai une immense motivation, je veux être encore meilleur dans la LNH. J’ai le sentiment que je joue le meilleur hockey de ma vie. C’était trippant de jouer au Centre Bell. Je veux poursuivre sur ce chemin.»

Attendre son tour 

Dauphin a maintenant joué 20 matchs avec le Tricolore. À l’image de l’équipe, il profite d’un second souffle depuis l’arrivée de Martin St-Louis. Mais il n’a pas connu un impact immédiat après le changement d’entraîneur.

«Je savais que j’étais pour recevoir une autre chance avec Martin. Je restais calme même si je n’ai pas joué lors des trois premières rencontres. J’ai attendu mon tour, encore une fois.»

Pour gagner un poste à temps plein à Montréal, Dauphin devra adapter son jeu.

«Il n’a pas le choix de devenir un attaquant complet s’il veut rester dans la LNH, a dit Houle. Il ne sera pas là pour obtenir juste des buts ou des passes. Un joueur offensif dans la Ligue américaine doit souvent changer pour trouver sa place dans la grande ligue. Guy Carbonneau l’a fait dans la LNH. Il a modifié son jeu pour s’établir comme l’un des meilleurs centres défensifs de l’histoire. Laurent n’a pas besoin de devenir un Carbo, mais il doit être bon partout sur la glace.»

UNE ÉTOILE SANS ÉTOILE 

Il y a toujours des acteurs dans l’ombre dans une victoire. C’était le cas pour Laurent Dauphin dans le gain de 4 à 0 contre les Sabres de Buffalo.

Même s’il n’a pas écrit son nom sur la feuille de pointage contre les Sabres, le numéro 45 a joué un match inspiré au centre de Mike Hoffman et Brendan Gallagher. Il a atteint un sommet personnel dans la LNH avec un temps de jeu de 18 min 21 s.

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«J’ai texté mon père après la rencontre, a-t-il raconté. Je trouvais que je venais de jouer probablement mon meilleur match dans la LNH. Pas juste en raison du temps de jeu, mais plus en raison de mon implication. J’ai créé des chances de marquer, nous n’avons pratiquement rien donné défensivement et nous étions un trio fatigant à affronter. Martin est aussi venu me féliciter pour mon match.»

«Laurent a saisi sa chance, a répliqué Houle en parlant de son ancien protégé. Quand tu passes d’une place dans les gradins à l’un des attaquants les plus utilisés, c’est un signe que le coach te fait confiance.»

Le CH a gagné ses quatre derniers matchs. Cette séquence coïncide avec le retour de Dauphin au sein de la formation. Si ça tient probablement du hasard, Martin St-Louis a eu la main heureuse en le plaçant au centre d’Hoffman et Gallagher depuis le passage des Blues de St. Louis le 17 février dernier.

«J’aime ce trio, a reconnu Dauphin. Il y a des points d’interrogation avec des blessés, mais quand je joue avec Brendan, je trouve que nous avons deux bons joueurs pour l’échec avant et un bon tireur avec Hoffman pour nous compléter.»

En 20 rencontres, Dauphin a récolté six points (2 buts, 4 passes). Avant l’arrivée de St-Louis, il a également joué quelques matchs à l’aile.

Du plaisir 

À sa première conférence de presse, St-Louis a parlé de l’importance de ramener le plaisir à l’intérieur du vestiaire. Jean-François Houle avait le même message pour Cayden Primeau à son retour avec le Rocket de Laval le 12 février dernier.

«C’est la seule chose que je lui ai dite depuis son retour avec le Rocket. J’ai été le voir, je lui ai donné une tape sur les jambières et je lui ai glissé comme phrase : “Tu dois avoir du plaisir. Tu n’as à te soucier de rien d’autre, sauf d’avoir du plaisir”. Quand tu perds le plaisir, tu deviens pogné intérieurement et ça devient un combat mentalement.»

Malmené à ses derniers jours à Montréal, Primeau a remporté deux de ses trois départs avec le Rocket depuis son retour dans la Ligue américaine.

«Cayden regagne en confiance, a noté Houle. Il reprend du galon.»

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