Dans «Mégantic» sur Club illico: des scènes très chargées pour Bruno Marcil


Guillaume Picard
Bruno Marcil joue des scènes très chargées dans la série événement Mégantic, qui vient d’être déposée sur Club illico.
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Le comédien incarne Vincent Lamarre, un homme qui exploite une compagnie d’excavation avec ses frères Daniel (Éric Robidoux) et Jérôme (Fred Eric Salvail). La nuit du 6 juillet 2013, à la suite d'explosions successives et de l’incendie provoqués par le déraillement d’un train au centre-ville de Lac-Mégantic, Vincent fait preuve de bravoure en tirant des wagons remplis de pétrole brut et de chlore avant qu’ils n’explosent.
En exécutant cette manœuvre dangereuse avec de la machinerie, il réalise que sa femme, son frère Jérôme et sa belle-sœur, qui se trouvaient au Musi-Café, sont vraisemblablement morts, le bâtiment étant complètement détruit. Vincent crie alors toute sa douleur, une scène crève-cœur et émouvante.
Son personnage est inspiré de Pascal Lafontaine, un Méganticois qui était au cœur de cette catastrophe. L’homme a d’ailleurs assisté au tournage de certaines scènes pendant que Bruno Marcil les livrait.

«C’est exigeant, car tu joues quelqu’un qui a vécu tout ça et c’est quelque chose de très chargé. Tu veux le faire avec le plus de sincérité et être à la hauteur de la situation. J’avais rencontré Pascal chez lui, on a beaucoup parlé et il m’a même appris à conduire la pépine. Et on a tourné avec la pépine qu’il a utilisée lors de la tragédie. C’est sûr qu’on voulait bien faire les choses.»
Bruno Marcil évoque des «scènes délicates» parce qu’«on va dans des zones assez troubles, il y a un gouffre à aller chercher», et parce qu’il sait que la blessure demeure vive pour bien des Méganticois.
- Écoutez l'entrevue avec Sophie Lorain à l’émission de Sophie Durocher diffusée chaque jour en direct 14 h 35 via QUB radio :
«Ce qu’il a fait est héroïque, mais il ne fallait pas que je joue un héros. Mon travail, c’était de jouer un gars qui, devant le constat qu’il a perdu sa femme, son frère, sa belle-sœur et des amis, décide qu’il doit faire quelque chose. Ce sont des gestes qu’il pose, c’est de l’action, ce sont les autres après coup qui le qualifient de héros.»
Comme les Lafontaine avaient de la machinerie au centre-ville, où ils procédaient cet été-là à la réfection de la rue Laval, ils ont pu aussi détruire des maisons pour empêcher le feu de progresser, notamment.

«Ce sont les Lafontaine qui pouvaient le faire, qui pouvaient sauver la situation», a dit Bruno Marcil, qui a fait plusieurs autres rencontres marquantes à Lac-Mégantic quand il préparait la pièce Les Hardings, dans laquelle il campait Thomas Harding, le chauffeur du train qui a fait 47 morts en déraillant à Lac-Mégantic il y a une décennie.
Avec près de 25 ans de métier derrière la cravate, il est conscient qu’il n’aurait pas pu porter ce personnage auparavant. «Je n’aurais pas pu faire ça il y a 20 ans, c’est sûr», a dit celui qui s’est fait connaître du grand public grâce aux publicités de Plaisirs gastronomiques.
Il dit avoir l’impression que la série de huit épisodes «fait œuvre utile», et c’est avec «confiance» et avec plaisir qu'il a retrouvé le réalisateur Alexis Durand-Brault et la productrice Sophie Lorain. Il avait déjà travaillé avec le couple pour les séries Sortez-moi de moi et Les invisibles.
Dans STAT, Haute démolition, Les perles et Grand Nord

Bruno Marcil est partout dans nos écrans par les temps qui courent. En plus de Mégantic, il est régulièrement dans la quotidienne STAT sur ICI Télé et on le verra dans Les perles, ce printemps, sur Club illico, ainsi que dans Haute démolition à Séries Plus. Il sera aussi dans le film Grand Nord, scénarisé et réalisé par Annick Blanc.