Daniel Lavoie | Entrevue: «Avec «Notre-Dame de Paris», nous étions comme une équipe de football»


Cédric Bélanger
Daniel Lavoie retrouvera les artisans de la première heure de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, le 20 août prochain, à Québec, à l'occasion de la SuperFrancoFête. Aux côtés de Garou, Bruno Pelletier, Hélène Segara, Patrick Fiori, Julie Zenatti et Nathasha St-Pier, il fera revivre les grandes chansons de ce spectacle, considéré comme l’un des plus grands succès de scène francophones de tous les temps. Le Journal l’a rencontré lors du dévoilement de la programmation de la SuperFrancoFête.
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- Vous avez été très ébranlé par l’incendie qui a ravagé la cathédrale en 2019. Vous étiez d’ailleurs à Paris quand ça s’est produit?
«À cause de la comédie musicale, j’ai un lien très particulier avec la cathédrale et je me sentais un petit peu l'archidiacre de Notre-Dame pendant quelques années en raison du succès du spectacle. De voir monter en flammes cette structure, ça m'a énormément bouleversé. Après, j'ai vu comme tout le monde la reconstruction et la nouvelle Notre-Dame est probablement plus belle que l'ancienne. Finalement, c'était un mal pour un bien.»
- Je vous ramène en 1998. À quel moment avez-vous senti que Notre-Dame de Paris allait connaître un tel succès?
«On pouvait jamais imaginer que ça aurait autant de succès, mais on a senti assez rapidement un intérêt dans la façon dont les gens réagissaient sur les plateaux de télé quand on chantait Belle. Souvent, on nous demandait de la faire deux ou trois fois juste pour l'entendre, pas parce qu'ils voulaient qu'on répète. Quand on a commencé au Palais des congrès, je me souviens que les premiers soirs, il y avait, je dirais, 80% de la salle. Ce n'était pas tout vendu, mais en cinq ou six jours, ça s'est rempli et ça ne s'est jamais vidé après pendant trois ans.»
- Le spectacle a aussi permis d’exporter la chanson francophone dans des pays où les gens ne parlent pas français...
«C’est absolument incroyable, le nombre de gens qui m'ont écrit pour me dire qu'ils avaient appris le français pour pouvoir comprendre Notre-Dame de Paris. Le spectacle a certainement contribué à faire connaître le français partout dans le monde.»
- Au-delà de la qualité de la production, qu’est-ce qui a fait en sorte que Notre-Dame de Paris connaisse un aussi grand succès?
«Si j’avais la réponse, j'essaierais d'en faire un autre. Je pense que c'est un miracle qui a commencé avec Victor Hugo il y a 200 ans, et puis les choses déboulent à travers les siècles. Pourquoi Notre-Dame de Paris plus qu'autre chose? Je pourrais te donner beaucoup de bonnes raisons. Les chansons sont belles, l'écriture est belle, l'idée est bonne, les stéréotypes sont vraiment parfaits, tout le monde peut s'identifier aux personnages. Les artistes qui ont créé la première version étaient bons, la mise en scène extraordinaire, les danseurs étaient bons. Il y avait toutes sortes de choses qui concordaient.»
- Ça vous fait quoi de savoir que vous allez retrouver la distribution à la SuperFrancoFête?
«On a toujours eu un grand bonheur à se retrouver parce qu'on a vécu ça ensemble. C'était vraiment très intense. Très, très intense. C'était même épeurant parce que c’était très difficile de sortir du théâtre le soir. Il y avait mille personnes qui voulaient nous accrocher. Puis quand je dis mille, c’est vraiment mille. On était vraiment poursuivis partout, et on a vécu ça tous ensemble. Moi, j'avais connu un grand succès avec Ils s'aiment, dans les années 1980, en France, mais j'avais vécu ça tout seul et je trouvais ça dur, parce que j'étais tout seul. Chaque fois que je me faisais poursuivre dans la rue, il n’y avait personne. Avec Notre-Dame, on était 7, ensemble. Nous étions comme une équipe de football. Cela a créé des liens très forts.»
- Le spectacle Notre-Dame-de-Paris – l’événement 25 ans sera présenté le 20 août 2025, à l’Agora du Port de Québec.