Daniel Jolivet soutient qu’il ne sera «pas complètement libre tant qu’il n’y aura pas un nouveau procès»

Après 33 ans derrière les barreaux pour des meurtres qu’il n’aurait pas commis, Daniel Jolivet avoue s’être fait voler sa vie dans une entrevue en primeur à LCN.

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«On n’est pas complètement libre tant qu’il n’y aura pas un nouveau procès qui va avoir été ordonné, puis que j’aurai été acquitté honorablement par un juge ou un jury», déclare M. Jolivet, ému à sa sortie de prison vendredi, à l’émission Le Bilan.

Pour lui, il est primordial qu’il soit jugé innocent, que le travail qu’il a fait dans les trente dernières années finisse par payer. «Je suis innocent. Je le dis depuis le début, personne ne me croyait. [...] Quand il y a une porte qui se fermait, moi, je fonçais dans une autre porte», confie-t-il.

En compagnie de son avocat M^e Nicholas St-Jacques, Daniel Jolivet est libéré dans un monde où la majorité de sa famille est décédée.

«Trente-trois ans, c’est presque la moitié de ma vie. J’ai manqué beaucoup de choses. Ma famille, ils sont tous décédés, mon père est décédé, ma mère est décédée, la conjointe que j’avais est décédée. Puis dernièrement, ma petite sœur est décédée», se peine-t-il.

Afin qu’il «se concentre sur sa réinsertion sociale», son avocat paiera son loyer pour la prochaine année.

«C’est quelque chose d’exceptionnel ce que Monsieur Jolivet a fait [...], clamer son innocence en sachant que ça brime ses chances d’être en libération conditionnelle. Il faut avoir du courage», explique M^e St-Jacques.

Aux côtés de son client, M^e Nicholas St-Jacques déplore «une erreur judiciaire évidente».

«Puis c’était un combat de David contre Goliath. C’est ça qui a été long, de se battre contre le système, puis réussir à découvrir tout ce qu’on nous cache», ajoute-t-il. 

Sorti de prison un 19 décembre, Daniel Jolivet passera un «vrai» Noël pour la première fois en 33 ans, «autour d’un feu de foyer» et en mangeant de «de la tourtière, de la dinde et des atacas».

Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.