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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

CRITIQUE | Voici ce qu’on a pensé de l’adaptation théâtrale du film culte «Québec-Montréal»

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2025-09-25T15:00:00Z
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Plus de 20 ans après le film, les personnages de Québec-Montréal débarquent aujourd’hui sur scène avec la même intrigue et les mêmes dialogues, mais, surtout, le même plaisir. Le metteur en scène Pierre-François Legendre signe ainsi un tour de force théâtral, avec une distribution de haut calibre.

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Dire que le film Québec-Montréal a marqué son époque tiendrait de l’euphémisme. L’œuvre originale, réalisée par Ricardo Trogi, a buriné dans notre mémoire collective sa «théorie de la réception», le célèbre Indien de Val-Alain, le nom de Michel Gauvin (Mike Gauvin) et chacune de ses répliques délicieusement cinglantes. Et chacun de ces éléments est de retour aujourd’hui.

Car alors que Les Boys — qui a connu un traitement semblable pour aboutir sur nos scènes l’été dernier — a vu ses dialogues être revus et corrigés pour la nouvelle génération, l’intrigue et les répliques de Québec-Montréal sont demeurées intactes. Bien campés en 2001, les personnages évoquent les tendances de l’époque (le fameux «chamoiré») et écoutent Les Respectables à tue-tête dans leur véhicule. Ils sont habillés de Juicy Couture ou encore vêtus d’un gaminet à l’effigie de Nirvana.

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Bref, tout sur scène rappelle cette époque pas si lointaine. Et c’est ce qui rend le résultat aussi intéressant.

Regard actuel sur le passé

Car avouons-le: il aurait été ardu (voire impossible) d’actualiser le propos de Québec-Montréal sans dénaturer l’œuvre. Et la sage décision de le présenter tel qu’il était à un public doté d’une sensibilité moderne permet de jeter un regard neuf — et parfois cynique — sur les propos tenus par les protagonistes. Bref, on rit souvent. On rit fort. Et on rit parfois jaune.

L’exercice permet également de démontrer à quel point les auteurs — Ricardo Trogi, Patrice Robitaille et Jean-Philippe Pearson — avaient su encapsuler la réalité d’une époque, tout en demeurant visionnaires. Un exemple? Le discours féministe que racontait jadis Isabelle Blais est incroyablement criant d’actualité quand il est récité, tel quel, par Charlotte Aubin.

Charlotte Aubin et Mickaël Gouin dans une scène de «Québec-Montréal»
Charlotte Aubin et Mickaël Gouin dans une scène de «Québec-Montréal» MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Mais le réel défi de Québec-Montréal consistait à mettre en scène trois automobiles parcourant quelque 250 km d’asphalte. Et ça, Pierre-François Legendre le réussit avec brio grâce à une imposante structure métallique rotative comprenant les véhicules en plus d’un escalier en colimaçon qui permet aux comédiens d’évoluer naturellement, oui, mais surtout, dans un univers crédible.

Pier-Luc Funk vole la vedette

Si les huit interprètes réussissent tous à briller avec cette partition, certains d’entre eux parviennent à se démarquer. On ne peut passer sous silence l’aplomb et le talent impressionnants de Pier-Luc Funk, absolument irréprochable dans le rôle qui a lancé la carrière de Patrice Robitaille, en 2002. Catherine Brunet succède quant à elle à Julie Le Breton avec un naturel désarmant, comme Mickaël Gouin qui reprend avec une vulnérabilité touchante le flambeau que portait autrefois François Létourneau.

Cette adaptation théâtrale du film classique vient donc surpasser les attentes — pourtant très hautes! — et s’impose comme l’une des pièces les plus drôles et réjouissantes de l’année.


  • Le spectacle Québec-Montréal est présenté au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts jusqu’à dimanche. Une tournée à travers la province démarrera en janvier.
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