CRITIQUE | «Les 39 marches»: une classe de maître comique signée Benoît Brière, Luc Guérin et Martin Drainville


Bruno Lapointe
Luc Guérin, Benoît Brière et Martin Drainville offrent rien de moins qu’une classe de maître en matière d’humour absurde et de jeu physique dans Les 39 marches, une comédie policière aussi enlevante que désopilante.
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Le nom d’Alfred Hitchcock n’évoque pas nécessairement des souvenirs comiques, ramenant plutôt à des chefs-d’œuvre d’épouvante tels Psycho ou encore The Birds. Pourtant, c’est en tordant l’intrigue du tout aussi classique Les 39 marches que l’auteur britannique Patrick Barlow a pondu une des pièces de théâtre les plus drôles de l’ère moderne.
Parodie, donc, de ce récit, le spectacle nous présente Richard Hannay (Luc Guérin), un journaliste faussement accusé du meurtre d’une femme qui, en rendant son dernier souffle, lui livre la clé d’un mystère important. Notre héros prendra alors la fuite à travers le Royaume-Uni, tentant contre toute attente de décoder cet indice pour sauver l’entièreté de son pays. Rien de moins.
Burlesque et vaudeville
On le devine rapidement, on ne fait pas ici dans la dentelle, le jeu burlesque et vaudevilliste primant sur la subtilité et la retenue. Mais Les 39 marches, par sa prémisse abracadabrante, commande ce genre de performance et Luc Guérin, Benoît Brière et Martin Drainville s’en donnent visiblement à cœur joie, embrassant cette proposition à pleine bouche.

À leurs côtés, Évelyne Rompré tire aussi bien son épingle du jeu, révélant son talent comique et sa polyvalence impressionnante. Car Les 39 marches est une partition particulièrement essoufflante pour sa distribution; à l’exception de Luc Guérin, chaque comédien doit enfiler les rôles à vive allure, se glissant dans la peau de personnages différents tout au long du spectacle.
Brillant Benoît Brière
Mention spéciale, ici, à Benoît Brière et sa capacité inouïe d’incarner des personnages tant féminins que masculins avec la même aisance, la même redoutable efficacité.
On ne peut non plus passer outre la brillante mise en scène, cosignée par les trois têtes d’affiche, qui extirpe tout le potentiel d’une simple structure métallique et d’une plaque tournante. Celles-ci, malgré leur minimalisme, sont capables de transporter l’intrigue de Londres à Édimbourg et, même, d’illustrer une chasse à l’homme aérienne. Chapeau!
- Le spectacle Les 39 marches a amorcé jeudi dernier sa tournée provinciale. Attendu à Sainte-Agathe cette semaine, le spectacle s’arrêtera, entre autres, à la Salle Albert-Rousseau de Québec en septembre. Pour toutes les dates: les39marches.com