Critique du spectacle «Tina: The Tina Turner Musical»: un hommage lumineux et pétaradant à la reine du rock and roll

Lumineux, pétaradant, fabuleux et empli d’espoir; Tina: The Tina Turner Musical est un hommage bien senti et mérité, mais surtout parfaitement collé à l’image de la défunte reine du rock and roll. 

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La vie de Tina Turner n’a rien d’un conte de fées classique. De son enfance et ses débuts difficiles jusqu’à son ascension au titre de reine du rock and roll, la chanteuse américaine en a (beaucoup) bavé, inspirant la création de cette comédie musicale d’abord montée sur la scène londonienne, en 2018.

Au son de ses tubes les plus marquants (Proud Mary, Private Dancer, What’s Love Got to Do with It?, River Deep Mountain High et autres The Best), on relate les hauts et les bas de sa vie entière, de la scène à ses coulisses.

Dans ce spectacle, présenté pour la première fois à Montréal cette semaine, son parcours est par moments romancé au nom du divertissement, mais sans pour autant être édulcoré; et c’est ce qui rend Tina: The Tina Turner Musical dur – parfois difficile à regarder, même – mais surtout puissant.

Brillante Jayna Elise

Car le portrait qu’il en résulte est étonnamment lumineux; elle a beau avoir passé 16 années de sa vie sous le joug d’un conjoint violent, la Tina Turner qui évolue sur scène n’est pas une victime. Elle est, bien au contraire, un symbole de résilience, de courage et d’espoir. Et si ça fonctionne aussi bien, c’est grâce au talent exceptionnel de la jeune Jayna Elise.

Personnifier Tina Turner est pourtant une tâche difficile. Ingrate, diraient même certains. Après tout, qui peut réussir à incarner à la fois toute sa fougue, son magnétisme et sa grandeur d’âme? Personne. Pas même Adrienne Warren, qui a été la première à endosser le rôle, autant dans le West End britannique que sur Broadway. Certes, elle s’acquittait dignement de cette tâche, récoltant au passage un prix Tony pour son interprétation, mais on avoue lui préférer Jayna Elise, nouvelle titulaire du rôle révélée grâce à American Idol, en 2023.

Sans jamais flirter avec la caricature, la jeune chanteuse évoque en tous points la grande dame du rock and roll, de sa tessiture vocale à ses divers tics et manies. Elle porte le spectacle entier sur ses épaules, réussissant à faire siens les différents titres mis au profit de l’intrigue tout en rappelant brillamment leur interprète originale grâce à sa gestuelle et ses looks légendaires, de la robe à paillettes scintillantes à sa crinière si caractéristique. Bref, c’est un réel sans-faute qu’elle livre ici, surpassant même les attentes les plus élevées.

Seul bémol à cette production? L’absence quasi totale de décors, laissant souvent les interprètes seuls sur une scène vide avec, comme seul appui visuel, des projections sur un écran déployé derrière eux. Certains segments – dont celui s’articulant autour de l’immense River Deep Montain High – auraient mérité davantage d’opulence, de oumph, de strass.

N’empêche, Tina: The Tina Turner Musical est non seulement un must pour les fans de la chanteuse, mais également pour quiconque a besoin d’un brin d’espoir et de lumière. Et par les temps qui courent, on entre tous dans cette catégorie, non?

Tina: The Tina Turner Musical est présenté à la Place des Arts de Montréal jusqu’à dimanche. Les représentations sont en anglais.​