Critique du film «Gladiateur II»: de la nostalgie qui ne lève pas

Isabelle Hontebeyrie
Ridley Scott a beau conjurer l’esprit de Russell Crowe à de nombreuses reprises, ce deuxième volet avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen et Denzel Washington ne possède pas les charmes de son prédécesseur.
Dès le générique de début, Maximus est là... du moins en images donnant l’impression d’un dessin. Les souvenirs de Gladiateur, sorti en 2000, affluent, mis en musique par Harry Gregson-Williams (qui a conservé des éléments rappelant la trame sonore composée par Hans Zimmer et Lisa Gerrard il y a près d’un quart de siècle).

L’ombre de Maximus ne cessera alors de s’imposer, afin de tirer les ficelles de la nostalgie cinématographique. Évidemment, Lucius Verus (Paul Mescal) vit en Numidie, heureux, avec sa femme et son enfant. Mais la tragédie le frappe en la personne de Marcus Acacius (Pedro Pascal), général dont les victoires profitent à la gloire des empereurs Caracalla (Fred Hechinger) et Geta (Joseph Quinn), deux fous décadents. Ah oui, et histoire d’en beurrer un peu épais, Marcus Acacius est désormais l’époux de Lucilla (Connie Nielsen), ce qui fait de lui l’ennemi facile, à défaut d’être parfait, de Lucius Verus.
Afin d’en ajouter une couche, Lucius est fait prisonnier puis vendu à Macrinus (Denzel Washington), propriétaire d’une écurie de gladiateurs qu’il fait surveiller et entraîner par Viggo (Lior Raz, vu dans la très bonne série d’action israélienne Fauda achetée par Netflix). Lucius se retrouve donc dans l’arène du Colisée à se battre contre des ennemis aussi variés qu’incroyables (les babouins du début ressemblent aux créatures contre lesquelles Lara Croft devait se battre dans le premier jeu vidéo... ce qui vous donne une idée de la piètre qualité de certains effets spéciaux).

En 148 minutes (oui, c’est long), Ridley Scott tente maladroitement de tirer toutes les ficelles possibles pour conserver notre intérêt (et nos dollars). Mais ce Gladiateur II ne lève jamais vraiment, les scènes de combats décérébrés succédant à des moments plus «politiques», mais un peu vides. Sans être mauvais, ce long métrage n’est pas bon et finira dans la pile, déjà bien garnie, des œuvres oubliables de ce cinéaste dont on se plaît néanmoins à revoir les excellents Alien, Thelma et Louise, À armes égales, La chute du faucon noir... et Gladiateur.
Note: 3 sur 5
Gladiateur II éclabousse le grand écran dès le 22 novembre.