Critique du film «Black Bag» : un suspense d’espionnage de la vieille école

Steven Soderbergh réunit Cate Blanchett et Michael Fassbender dans un suspense d’espionnage de la vieille école et donc bien ficelé. 

On détectera un soupçon de John LeCarré et une pincée subtile d’Alfred Hitchcock dans ce nouveau long métrage de Steven Soderbergh qui se déroule presque à huis clos.

George (Michael Fassbender) travaille pour le National Cyber Security Centre (NCSC) de Londres, une organisation résolument tournée vers l’espionnage, équipé de drones observateurs indiscrets et meurtriers redoutables. L’agent Meacham (Gustaf Skarsgard) contacte notre homme pour l’informer qu’une taupe sévit au sein du NCSC et qu’elle se trouve parmi cinq suspects possibles: la psychologue du Centre, Dr. Zoe Vaughan (Naomie Harris), l’analyste Clarissa (Marisa Abela), son amoureux l’espion Freddie Smalls (Tom Burke), le colonel James Stokes (Regé-Jean Page) et Kathryn (Cate Blanchett), l’épouse de George.

Ce dernier décide donc d’organiser un souper afin de tenter de confondre le ou la coupable... et ajoute un peu de drogue dans la nourriture, histoire de délier les langues. Les jours suivants – le scénario de David Koepp (Presence, également de Soderbergh) se déroule sur une semaine – George et Katherine se livrent à un véritable jeu du chat et de la souris (la référence à Hitchcock est là), tandis qu’il soupçonne tout le monde du NCSC... y compris Arthur Stheiglitz (Pierce Brosnan), le grand patron.

Avec beaucoup de style visuel (on pense à un Traffic plus soigné), Steven Soderbergh joue avec les nerfs des cinéphiles pendant 93 minutes. Aucune action (au contraire de la franchise des Ocean’s), le tout n’est que psychologique, mental et intellectuel.

Le physique glacial de Michael Fassbender s’accommode parfaitement de celui, anguleux, de Cate Blanchett et le jeu de ces deux excellents acteurs – et des comédiens secondaires, également très bons - ajoute une couche de tordu dont on apprécie la modernité.

Note: 3,5 sur 5