Critique du film «Novocaïne»: Jack Quaid convaincant en «badass» improbable

Isabelle Hontebeyrie
Le concept de Novocaïne fonctionne parfaitement, du moins lors de la première moitié de cette comédie d’action dans laquelle Jack Quaid se transforme en héros sanguinaire.
Toutes proportions gardées, il y a un peu de Baby le chauffeur et de John Wick dans ce Novocaïne, fort divertissant... du moins au début, le concept s’essoufflant malheureusement un tantinet au fil des 109 minutes du long métrage.
Jack Quaid est Nathan Caine, le directeur adjoint de la succursale d’une banque. Il souffre d’insensibilité congénitale à la douleur (ICD), ce qui signifie qu’il ne ressent absolument rien. Il est donc d’une prudence extrême dans la vie de tous les jours, puisqu’il veut éviter à tout prix de se blesser sans s’en rendre compte. Et sa vie change du tout au tout lorsqu’il commence à sortir avec Sherry Margrave (Amber Midthunder), l’une de ses employées.

Car des braqueurs la prennent en otage après avoir vidé le coffre de la banque et le trentenaire décide alors de se lancer à leur poursuite, profitant de sa maladie pour tout détruire sur son passage.
Comme dans John Wick et L’homme singe (deux films de Dev Patel le mettant en vedette... et qu’il n’est jamais trop tard pour visionner), Novocaïne est le prétexte parfait à des scènes de combat particulièrement violentes et sanglantes. Os traversant la peau, brûlures intenses, morceaux de verre dans les poings, etc., tout y passe. Le duo de réalisateurs formé par Dan Berk et Robert Olsen utilise à merveille le scénario de Lars Jacobson. Les scènes d’action sont haletantes (celle dans la cuisine d’un restaurant, par exemple) et les différentes blessures de Nathan (toutes celles au domicile de l’un des braqueurs notamment) sont suffisamment inventives pour que le spectateur suive avec intérêt les tribulations de cet homme ordinaire que rien ne le prédestinait à se transformer en justicier.

Si le concept s’essouffle un peu dans la seconde moitié du long métrage, c’est en raison de la répétition. Difficile de maintenir des sous-intrigues intéressantes (l’histoire d’amour de Nathan, le fait que la police le pense responsable du braquage, sa traque des criminels) lorsque l’unique objectif est de trouver une manière créative de faire gicler l’hémoglobine.
Mais cela n’empêche nullement Jack Quaid de briller dans chacune des scènes. Pas de doute, le fils de Meg Ryan et de Dennis Quaid tire parfaitement son épingle du jeu et prouve, au-delà de la série The Boys, qu’il mérite sa place au grand écran.
Note: 3 sur 5
Novocaïne déboule en force sur les écrans dès le 14 mars.