Critique de «Le fil»: Daniel Auteuil livre un suspense troublant

Isabelle Hontebeyrie
L’acteur et réalisateur français Daniel Auteuil effectue un retour remarqué derrière la caméra et se met en scène en avocat qui tente de découvrir si son client est coupable ou pas dans Le fil.
Librement adapté par Daniel Auteuil et Steven Mitz du Livre de maître Mô de Jean-Yves Moyart, Le fil suit l’avocat Jean Monier, incarné par Daniel Auteuil, qui a pour client Nicolas Milik (Grégory Gadebois). L’homme est accusé d’avoir brutalement tué son épouse alcoolique. Mais Jean Monier est convaincu que Milik est innocent et, afin de préparer le procès et les interrogatoires des témoins, il enquête.

Daniel Auteuil, le réalisateur, utilise tous les moyens à sa disposition pour transcrire le doute qui habite son personnage. Le visage de l’acteur, filmé en gros plan (notamment lors des audiences) exprime peu à peu l’incertitude qui le gagne et les soupçons qui finissent par le ronger.
• À lire aussi: «Je suis fasciné par le magma humain», confie l'acteur français Daniel Auteuil, qui réalise le film «Le fil»
C’est dans les scènes du procès – et celles des retours en arrière qui y sont associées – que Daniel Auteuil, le réalisateur, prouve à quel point il a évolué depuis Amoureux de ma femme en 2018. Ses compositions sont plus assurées, ses plans plus soignés et plus précis, le tout contribuant à créer une atmosphère tendue et captivante.

Le fil est également un film d’acteurs, impossible de raconter une histoire comme celle-ci sans s’assurer de comédiens de talent. Qu’il s’agisse du cinéaste, parfait en avocat (on fera évidemment le parallèle avec son rôle glaçant dans Un silence), de Grégory Gadebois en accusé ou encore d’Aurore Auteuil, la fille de l’acteur, en sœur de la victime, toute l’équipe est investie dans ses rôles, ce qui rend le suspense de Le fil d’autant plus haletant.
Note: 3,5 sur 5
Le fil interroge les cinéphiles dès le 18 avril.