Critique de «La dernière danseuse de cabaret»: Pamela Anderson défend avec justesse le plus grand rôle de sa carrière
Le long métrage de Gia Coppola met aussi en vedette Jamie Lee Curtis.

Isabelle Hontebeyrie
Pamela Anderson et Jamie Lee Curtis sont mémorables dans La dernière danseuse de cabaret, un long métrage de Gia Coppola consacré aux danseuses d’une revue de Las Vegas.
Le scénario est l’œuvre de Kate Gersten, adapté de son ouvrage Body of Work dédié à Jubilee!, un spectacle présenté dans la capitale du jeu et du divertissement pendant 35 ans. La revue, typique du «vieux Vegas», faisait la part belle aux danseuses en bijoux et en plumes.
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C’est ce monde auquel la réalisatrice Gia Coppola donne vie. S’appuyant sur la prestation sensible, solide et hautement convaincante de Pamela Anderson (systématiquement réduite au rôle de bimbo de service dans ses jeunes années), La dernière danseuse de cabaret est l’examen d’un monde en voie de disparition et des femmes qui y ont sacrifié certains aspects de leurs vies.
Pour Shelly (Pamela Anderson dans son meilleur rôle en carrière), danseuse principale de ce spectacle, ça a été sa vie de famille, de mère et d’amoureuse. Hannah (Billie Lourd), sa fille dont elle a laissé la garde à son ex, tente de trouver des réponses à cet abandon alors qu’elle va entrer à l’université.
Le monde de Shelly s’écroule lorsqu’Eddie (Dave Bautista, surprenant de justesse), le producteur du spectacle, annonce que les propriétaires du casino ont décidé de mettre fin au show. Autour de Shelly, différents personnages s’articulent pour donner corps à ce portrait d’une femme qui ne sait pas ce que l’avenir lui réserve.

Annette (Jamie Lee Curtis, parfaite), sa meilleure amie, est une ancienne danseuse du spectacle, devenue serveuse. Tout comme Shelly, elle est poussée sans ménagement vers la sortie par la direction du casino pour lequel elle travaille. Même les danseuses plus jeunes, comme Mary-Anne (Brenda Song) ou Jodie (Kiernan Shipka, que l’on reconnaîtra aisément pour l’avoir vue, petite, dans Mad Men), sont mises de côté, tassées par une industrie toujours à la recherche de viande de plus en plus fraîche et de spectacles de plus en plus novateurs.
Les questions soulevées par Gia Coppola demeurent sans réponse, l’invisibilisation des femmes, la cruauté du monde du showbiz, le choix d’une carrière, les choix de vie... tout cela est montré sans complaisance, mais avec beaucoup de tendresse. Et c’est là toute la force de La dernière danseuse de cabaret, assuré de faire beaucoup de bruit en cette période de remise de prix.
Note: 4 sur 5
La dernière danseuse de cabaret gambade dans les salles obscures dès le 17 janvier.