«La dernière danseuse de cabaret»: le grand retour de Pamela Anderson

Isabelle Hontebeyrie
Pour les caméras de Gia Coppola et aux côtés de Jamie Lee Curtis, Pamela Anderson devient une showgirl de Las Vegas. À 57 ans, celle qui vit à Vancouver dit avoir l’impression d’être au seuil d’une nouvelle étape de sa vie.
Shelly, interprétée par Pamela Anderson qui a d’ailleurs obtenu sa première nomination aux Golden Globes, est danseuse à Las Vegas et fait partie de la même revue depuis des décennies. Mais voilà que le spectacle est annulé et elle doit alors se questionner sur ses perspectives. Sa meilleure amie, Annette (Jamie Lee Curtis) est devenue serveuse et la soutient, tout en cachant un lourd secret.
«La vie est une expérience et nous faisons du mieux que nous pouvons», explique Pamela Anderson aux journalistes lors de la promotion de La dernière danseuse de cabaret. Car l’actrice est encore étonnée d’avoir l’impression d’entamer une nouvelle carrière. «Je ne savais pas que je tournerais un film à ce point dans ma vie, je suis extrêmement reconnaissante, j’ai vraiment fait ça d’une manière bien peu orthodoxe. J’ai tellement l’impression, à 57 ans, de commencer ma carrière.»

«De Baywatch à Chicago»...
C’est Gia Coppola, que Jamie Lee Curtis connaît depuis qu’elle est enfant, qui a tenu à ce que Pamela Anderson incarne Shelly. «Le scénario a d’abord été envoyé à mon ancien agent, qui l’a refusé en cinq minutes. J’étais chez moi, en train de faire des confitures, et je me disais que je ne retrouverais jamais un rôle de ce calibre. Puis Gia est entré en contact avec mon fils et lui a envoyé le scénario. Je pouvais entendre la voix de Shelley!»
Pamela Anderson s’est immédiatement mise au travail, «passant du temps avec des danseuses du spectacle Jubilee.» Elle a découvert un monde méconnu, fait de «beaucoup de règles pour qu’elles soient en sécurité. Elles sont aussi très fières de leur profession, qui est une forme d’art.»

Les costumes du film ont retenu son attention. «Il s’agit de pièces de musée qui n’avaient pas quitté les loges depuis 30 ans. Les enfiler a été comme de porter des morceaux de magie. Certains costumes portaient encore le nom des danseuses, j’ai donc senti l’esprit des femmes qui les avaient portés avant moi», précise-t-elle.
Tourné en 18 jours, La dernière danseuse de cabaret a également été l’occasion, pour Pamela Anderson, de faire le point sur sa carrière et sa vie publique. «J’ai joué à Broadway [en 2022 dans Chicago] et j’ai adoré l’expérience. De Baywatch à Broadway, ça sonne bien. Mais j’avais envie de plus et c’est ce que j’ai découvert en tournant ce film.»
Actrice sous-estimée, réduite à des rôles où sa seule plastique était mise en valeur, l’actrice a, aujourd’hui, décidé de ne plus faire semblant. «Je veux jouer des personnages et être moi-même dans la vie. Je crois que les gens peuvent s’identifier à moi quand j’enlève mon maquillage. Je voulais d’ailleurs jouer Shelly sans maquillage et n’en avoir que dans les moments où elle est sur scène.»

Et sur la peur qu’elle a pu ressentir à l’idée de se jeter, sans filet, dans un tel projet, Pamela Anderson confie: «Il ne faut pas y penser, il faut juste le faire. Ce film m’a fait réaliser que j’avais beaucoup plus à donner. Je suis capable de bien plus que ce que j'aurais cru pouvoir faire dans le passé. Avec ce film, j'ai plongé tête première et j'ai donné tout ce que j’avais. J'ai étudié en privé et j'ai travaillé très fort sur le film, à Broadway et sur d'autres projets. C'est un tel soulagement de faire quelque chose dont on est fier, même si j'ai l'impression que ce n'est que le début.»
La dernière danseuse de cabaret déboule dans les salles obscures de la province dès le 17 janvier.
Le comeback de Demi Moore
Aux Golden Globes le week-end dernier, c’est Demi Moore qui a remporté le trophée fort convoité pour sa performance dans La substance. À 62 ans, l’actrice effectue un retour triomphal après des années de disette professionnelle.
«Je suis en état de choc en ce moment. Je fais ce métier depuis tellement longtemps, depuis un peu plus de 45 ans, et c’est la première fois que je remporte un prix pour mon jeu», a-t-elle déclaré sur la scène des Golden Globes.

«Il y a 30 ans, un producteur m’a dit que j’étais une actrice de films pop-corn et, à cette époque, on m’a bien fait sentir que je n’avais pas le droit [d’avoir une carrière sérieuse]. J'ai gagné beaucoup d'argent, mais je ne pouvais pas être reconnue, et j'ai adhéré à ce point de vue, je le croyais», a-t-elle ajouté.
Et, comme celui de Pamela Anderson, son nom circule pour les nominations aux Oscars qui seront dévoilées le 19 janvier.