Crise dans le réseau de la santé: l’équipe volante arrivera le 20 juin

L’équipe volante promise par Christian Dubé pour venir en aide aux régions aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre arrivera sur le terrain le 20 juin prochain. Elle sera particulièrement attendue sur la Côte-Nord, où des hôpitaux ont menacé d’expulser des aînés et de leur refiler la facture. 

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Le ministre de la Santé en a fait l’annonce devant près de 250 préfets et directeurs de MRC affiliés à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) réunis en assemblée au Manège militaire de Québec.

Selon nos informations, lors de l’événement à huis clos, Christian Dubé a notamment qualifié cette équipe volante de «solution de transition» en attendant «l’impact des changements de fond» qu’il souhaite opérer dans le réseau.

Afin de former son équipe volante prête à être déployée dans diverses régions du Québec, le ministère de la Santé cherche à recruter des infirmières, préposées aux bénéficiaires, infirmières auxiliaires et auxiliaires aux services de santé.

Selon nos informations, les participants recevront une majoration salariale d’environ 20$ de l’heure, peu importe le poste.

Taux horaire

La nouvelle échelle salariale découlant des dernières négociations n’a pas encore été rendue publique, mais à titre d’exemple, une infirmière au top de l’échelon gagnait 41,39$ de l’heure en 2022. Elle empochera donc plus de 62$ de l’heure si elle participe à la nouvelle escouade.

Québec s’engage également à assumer les coûts du transport et de l’hébergement sur le lieu de travail. Les offres d’emploi vantent également la flexibilité promise par le gouvernement lors des récentes négociations, notamment afin de choisir ses quarts de travail.

Les postes sont affichés sur le site web quebec.ca/equipevolante.

Pour le moment, la mesure s’adresse uniquement aux employés syndiqués avec la CSN et la FTQ, le principal syndicat des infirmières, la FIQ, ayant rejeté l’entente pour renouveler leur convention collective.

Trois régions

Trois régions seront d’abord visées pour le déploiement des équipes volantes, soit la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue et l’Outaouais.

Jeudi matin, le ministre Dubé a dû intervenir pour mettre fin à une directive du CISSS de la Côte-Nord qui menaçait de déplacer des personnes âgées hébergées dans une unité de débordement à l’hôpital vers un CHSLD dans une autre ville.

Pire, s’ils s’entêtaient à refuser, le CISSS promettait de leur facturer les journées d’hospitalisation non autorisées.

Le ministre a assuré vouloir faire la lumière sur la séquence des événements, sans toutefois s’engager à sanctionner les personnes en cause. «Laissez-moi voir avant de poser des gestes», a-t-il déclaré.

Élues soulagées

Pour deux élues de la Côte-Nord et de l’Abitibi-Témiscamingue, rencontrées en marge de l’événement de la FMQ, l’arrivée des équipes volantes est un «soulagement».

«Par contre, ce n’est pas une solution à long terme, du moins au niveau de la Côte-Nord» où 20% de l’effectif provient de la main-d’œuvre dite «indépendante», prévient Meggie Richard, préfète de la MRC de Minganie.

«À court terme, les services sont maintenus et on nous garantit des équipes de qualité et aucune rupture de services essentiels», ajoute la préfète du Témiscamingue, Claire Bolduc.

«Clairement, pour tout de suite, c’est un soulagement, parce qu’on fermait les urgences, on fermait les services d’obstétriques, on déplaçait les personnes en situation de soins intensifs», lance-t-elle.

– Avec la collaboration de Dominique Lelièvre