Menaces d’expulsion dans les hôpitaux de la Côte-Nord: le ministre Dubé veut savoir qui a pris la décision

Patrick Bellerose
La menace d’expulser des aînés des hôpitaux sur la Côte-Nord est plus qu’«inacceptable», dit le ministre Christian Dubé, qui veut faire la lumière sur les événements.
Le ministre de la Santé a confirmé, jeudi matin, les informations d’abord rapportées par l’animateur Paul Arcand, sur les ondes du 98,5 FM.
Ce dernier révélait que des personnes âgées hébergées dans l’unité de débordement à l’hôpital de Baie-Comeau ont reçu un mémo les avisant qu’ils pourraient être expulsés s’ils refusent d’être transférés dans un CHSLD d’une autre région.
Pire, s’ils s’entêtaient à refuser, le CISSS de la Côte-Nord menaçait de leur facturer les journées d’hospitalisation non autorisées.
Tôt jeudi matin, le ministre Dubé a avisé le CISSS de «cesser immédiatement cette pratique». À ce jour, aucun patient n’a été touché par la directive, assure son cabinet.
Christian Dubé veut faire la lumière sur la séquence des événements, mais ne s’engage pas pour autant à sanctionner les personnes en cause.
«Je veux juste m’assurer que je comprends qui a pris quelles décisions», tant au ministère que localement, dit-il.
«Laissez-moi voir avant de poser des gestes», ajoute le ministre.
Mais le Christian Dubé refuse de voir dans la pénurie actuelle une conséquence des restrictions importantes imposées aux agences privées de placement de personnel.
Les équipes volantes du secteur public, promises en renfort il y a deux semaines, ne sont toujours pas fonctionnelles. Québec devait d’abord signer les conventions collectives avec la CSN et la FTQ, n’ayant toujours pas d’entente avec le plus grand syndicat d’infirmières, la FIQ.
«On aura des annonces bientôt sur la question de l’équipe volante», assure le ministre Dubé.
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Responsabilité
Mais le chef du Parti Québécois invite le ministre à cesser d’agir en «commentateur de l’actualité».
La situation, estime-t-il, a été causée par sa mauvaise planification après l’annonce de restrictions importantes pour le recours aux agences privées de placement de personnel.
«Il y a un moment donné, le ministre va devenir responsable, plutôt que de commenter en disant que c’est inacceptable. C’est inacceptable en raison de sa gestion», dit Paul St-Pierre Plamondon.
En faveur de la fin du recours aux agences, Québec solidaire remet aussi en question le calendrier retenu par Québec solidaire. «Peut-être que M. Dubé n’a pas pris assez de temps pour éviter que ça arrive», a affirmé Alexandre Leduc.
«Il a mis une date butoir aux agences, très bien, mais il n’a pas mesuré l’impact sur la région», a renchéri en chambre le porte-parole libéral, André Fortin.
«Des enfants de la Côte-Nord sont envoyés à Québec. Il y a des bébés de la Côte-Nord, des nouveau-nés, qui ont été séparés de leurs mères. Puis, le bout du bout, des aînés se font barouetter d’un bout à l’autre de la région, se font menacer d’injonction, d’expulsion de l’hôpital. Tout ça parce que le ministre n’a pas mesuré l’impact de ses propres mesures», a-t-il lancé lors de la période de questions.
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