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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Crise à la SAAQ: quand la vice-première ministre se tanne...

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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2023-03-09T00:30:00Z
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En tournée d’entrevues, Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports, trahit dans sa voix un niveau élevé d’exaspération.

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Obligée de rentrer de l’étranger pour gérer elle-même une crise d’engorgement à la Société de l’assurance automobile du Québec provoquée par une « transition numérique » bâclée, pour les dirigeants de la société d’État, ça frôle le désaveu.

Jusqu’à mercredi après-midi, Éric Caire, pourtant ministre de la Cybersécurité et du Numérique, était aussi aux abonnés absents.

Les talents de communicatrice de Mme Guilbault et son côté hyper « opérationnel » sur le terrain, contribueront à calmer un brin l’impatience des citoyens happés par le maelstrom de la SAAQ. 

Il n’en reste pas moins que cette crise, non prévue par les dirigeants de la SAAQ, en cache une autre plus inquiétante encore. 

Cette crise perdure en fait depuis des décennies. Au Québec comme au fédéral et ailleurs. Soit celle du bordel informatique qui, à chaque tentative de « moderniser » tel ou tel méga système public, vire au gâchis. 

  • Écoutez l'entrevue avec Jacques Sauvé, consultant en cybersécurité et président fondateur de Trilogiam à l’émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 12 h 03 via QUB radio :
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Où est l’expertise interne?

Et qui, à tout coup, vire au gaspillage de sommes faramineuses en fonds publics versées à des firmes privées externes souvent incapables de « fonctionner » dans les arcanes archi bureaucratisés des gouvernements. 

Le tout témoigne d’un manque navrant d’expertise interne au sein des ministères et des organismes. Le fiasco à la SAAQ – les voyants jaunes ne manquaient pourtant pas quant à l’impréparation de ce virage numérique -, ne semble pas faire exception.

Or, le gouvernement Legault cherchant comme d’autres à moderniser ses systèmes informatiques, sa collecte de données, mais aussi le très sensible processus d’authentification numérique des citoyens, comment ne pas s’inquiéter pour la suite dans d’autres ministères, dont celui de la Santé? 

Ce qui, inévitablement, laisse une question cruciale sans réponse. 

Même s’il se décharge de toute responsabilité dans le fiasco de la SAAQ, pour bien naviguer dans les eaux troubles d’un méga virage numérique qui s’annonce aussi complexe, Éric Caire est-il vraiment l’homme de la situation?

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