Crise à la SAAQ: Éric Caire s’est discrédité


Karine Gagnon
En tentant de s’en laver les mains face à la crise qui culmine à la SAAQ, le ministre Éric Caire s’est placé une cible dans le dos et s’est lui-même discrédité.
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Muet pendant des jours, Éric Caire a donné l’impression cette semaine d’être le gars avec les pieds sur le pouf qui regarde les citoyens faire la file à la SAAQ en mangeant du pop-corn et en se tapant sur les cuisses.
L’élu a même poussé l’audace jusqu’à affirmer qu’il aurait dû recevoir des éloges pour sa partie du projet.
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Part de responsabilité
Bien sûr que M. Caire n’est pas le seul responsable de la crise à la SAAQ. Ses dirigeants auraient dû anticiper les impacts de la mise en ligne de la nouvelle plateforme SAAQclic. Il est vrai de dire, comme il l’a fait, que le projet était porté par la société d’État.
Cependant, l’élu ne peut nier sa part de responsabilité. Il était, de 2018 à 2022, ministre délégué à la transformation numérique. En 2019, il a présenté la Stratégie de transformation numérique gouvernementale, censée régler le bordel informatique au Québec.
« À quoi sert un ministre de la Cybersécurité et du Numérique ? », s’est demandé le député péquiste Joël Arseneau sur Twitter.
La réponse à cette question se trouve sur le site du gouvernement du Québec : « le ministère de la Cybersécurité et du Numérique est chargé de diriger et de coordonner les actions de l’État dans les domaines de la cybersécurité et du numérique. »
La responsabilité de M. Caire dans le dossier est claire. Il avait de plus été informé de l’absence d’un plan de communication efficace.
À l’opposé, la réaction de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, était digne d’une leader. Écourtant une mission en Europe pour gérer la crise, elle a vite reconnu dans les médias le manque d’anticipation de la SAAQ, et a enclenché des mesures.
M. Caire devrait prendre des notes.