Tramway: cri du cœur pour sauver les arbres à Québec
Un citoyen veut que Québec s’inspire de Montpellier


Jérémy Bernier
Un résident de Montcalm lance un cri du cœur pour sauver une partie des quelque 1500 arbres qui devront être éventuellement coupés le long du tracé du tramway à Québec, dont une certaine quantité sur le boulevard René-Lévesque.
• À lire aussi: Processus réglementaire allégé pour le tramway
• À lire aussi: Tramway à Québec: le projet est bien avancé, se félicite Marchand
• À lire aussi: 8 M$ pour décontaminer un terrain du tramway
Depuis vendredi, des pancartes installées à l’angle de l’avenue de Bougainville et du boulevard René-Lévesque Ouest font tourner les têtes dans le quartier.
Un arbre prénommé Raymond, vraisemblablement âgé de 102 ans, demande à ne pas être tué, condamné pour le moment à être coupé pour permettre le passage du tramway. Des affiches montrant le tramway de Montpellier, en France, côtoyant des arbres se trouvant juste à côté, avec la mention : « Ça existe, donc ça se fait ! »

« Depuis deux ans, on nous dit de protéger nos aînés. C’est la même chose. Ces arbres-là, dont plusieurs sont centenaires, ce sont nos aînés et ils sont les poumons de Québec », affirme Gaétan Nadeau, le citoyen derrière cette initiative.
Comme à Montpellier
Lors de la dernière campagne électorale municipale, Bruno Marchand avait promis « d’éviter l’abattage de 60 % à 70 % des arbres » qui était prévu dans le projet de l’époque, soit 1584.

Malgré son arrivée au pouvoir, ce nombre est demeuré inchangé dans la dernière mouture du projet.
Loin d’être opposé au tramway, M. Nadeau, qui habite le quartier depuis 35 ans, est d’avis que la ville a besoin d’une optimisation de ses transports en commun. Mais il refuse que ce soit aux dépens de la nature qui borde l’artère depuis des décennies.
« À Montpellier, les arbres côtoient le tramway à moins de deux mètres de distance. Pourquoi ça ne serait pas possible ici aussi ? » se questionne celui qui est également médecin et fondateur du Café Krieghoff.
« Il suffirait de couper une partie des racines et on pourrait en sauver une majorité. Il ne faut pas que l’artère devienne stérile, défigurée en une sorte de Beyrouth », poursuit-il.
Acceptabilité sociale
Il y a un mois, le bureau de projet à la Ville de Québec a indiqué qu’il retournerait à la table à dessin pour tenter de réduire le nombre d’abattages prévu.
Rappelons d’ailleurs que le maire Marchand a promis qu’il compenserait les pertes en plantant 20 arbres pour chaque arbre coupé, soit plus ou moins 30 000. Mais Gaétan Nadeau n’est pas convaincu.
« S’ils les coupent sur René-Lévesque, ils ne les replanteront pas au même endroit. Et si c’était le cas, ce ne serait que des chicots. Ça ne remplace pas un arbre centenaire », estime-t-il.
« Dans un contexte où l’accessibilité sociale est aussi importante, c’est évident qu’en préservant le maximum d’arbres, le tramway serait davantage le bienvenu », conclut-il.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.