Coupe Ryder: l’Europe prend les devants sans complexe à New York
La troupe de Luke Donald a connu une excellente première journée en prenant les devants 5,5 à 2,5


François-David Rouleau
FARMINGDALE, N.Y. | On aurait difficilement cru pareil scénario à 24 heures du début de la compétition. Dans la tempête de Bethpage, le fief des Américains, ce sont les Européens qui ont mené la charge dans les deux premières séances de la Coupe Ryder en se moquant de leurs gros canons Scottie Scheffler et Bryson DeChambeau.
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Ils ne pouvaient trouver meilleur remède pour clouer le bec des spectateurs américains desquels on attendait une pluie d’insultes dans une atmosphère électrique.
Bruyants aux aurores, ils se sont ensuite faits plus discrets sans montrer trop de résistance. Comme s’ils avaient avalé une bouteille de Tylenol contre-indiquée à tout prix par leur président plus tôt dans la semaine!

Bref, avec Jon Rahm, Rory McIlroy et Ludvig Aberg menant la charge, les troupiers de Luke Donald en ont profité pour prendre les devants 5,5 à 2,5 à la fin de la première journée d’hostilités.
Carottes mi-cuites
Avec encore 20 matchs à l’horaire, la compétition est loin d’être terminée. Toutefois, selon les statistiques d’Elias Sports Bureau, ça sent déjà le roussi pour les Américains.
Voici trois excellentes raisons.
Dans le format actuel comptant 28 points à l’enjeu, une seule équipe a réussi à effacer un déficit de quatre points après la première journée pour éventuellement remporter le trophée. C’était l’escouade de Ben Crenshaw au Country Club de Brookline en 1999.
Les Européens ont remporté les six dernières compétitions qu’ils ont menées à l’issue de la première journée d’action. C’est celle de 1999 qu’ils avaient échappée.
Mais depuis les cinq dernières éditions, les statistiques démontrent que l’équipe qui mène après deux séances soulève le trophée 48 heures plus tard.

Les Américains doivent donc faire brûler leurs lampions afin de renverser la vapeur, car le navire européen fonce à toute allure.
Scheffler encore au neutre
«Nous nous sommes offert de belles opportunités, mais nous n’avons pas callé les roulés, a expliqué le numéro mondial, l’Américain Scottie Scheffler, après ses deux défaites de la journée.
En format «quatuor» en matinée, il s’était incliné 5 et 3 au 15e fanion en compagnie de Russell Henley face à Ludvig Aberg et Matt Fitzpatrick. Ce même Aberg qui l’avait humilié dans la pire défaite de l’histoire du tournoi, à Rome il y a deux ans. Puis, dans la deuxième séance de l’après-midi, évoluant avec J.J. Spaun, le Texan s’est incliné face à Jon Rahm et Sepp Straka au 16e trou.

Rythme à l’Europe
Après ses deux défaites de la journée, DeChambeau s’est montré déçu. Flanqué de Justin Thomas, il n’avait pas fait le poids devant Rahm et Hatton lors de la première séance. Et en poussant son deuxième match à la limite contre Justin Rose et Tommy Fleetwood, il s’est avoué vaincu en compagnie de Ben Griffin.
«Ce n’est pas le départ que nous espérions en matinée. Je sens que j’ai bien joué sans en faire assez, alors que mes adversaires ont tout réussi. Le rythme est de leur côté.»
N’eût été l’apport de Xander Schauffele et Patrick Cantlay qui ont renversé la vapeur au 15e en matinée pour finalement arracher un point à Robert McIntyre et Viktor Hovland au 18e, les Américains auraient subi un balayage dans la première séance comme en Italie en 2023.

Et dans le format «4-balles» de l’après-midi, le brio de Cam Young et Thomas ont permis aux Américains de vivre d’espoir, eux qui ont défait Aberg et Rasmus Hojgaard 6 et 5 au 13e drapeau.
Priorité
«C’est le tableau qui compte. Nous étions évidemment bien préparés. Nous attendions ce moment depuis longtemps. Ce bon départ fait du bien», a indiqué Fleetwood, auteur de deux points.
McIlroy aurait pu infliger un dur coup aux Américains en fin de journée, mais en ratant son roulé de 13 pieds au 18e, il a dû se contenter d’un match nul face à Sam Burns et Patrick Cantlay.

«C’est un demi-point très important pour nous, car nous avons joué seulement 28% des points, a souligné le capitaine Keegan Bradley, tout de même heureux de ses hommes et positif. Il nous reste encore trois quarts à jouer.»