Patinage de vitesse: Laurent Dubreuil entre dans un club sélect
Il devient seulement le cinquième patineur de l’histoire à gagner deux titres consécutifs


Richard Boutin
En signant un deuxième titre consécutif de la Coupe du monde sur 500 m, Laurent Dubreuil est entré dans un club sélect qui ne compte que cinq membres dans l’histoire du patinage de vitesse sur longue piste.
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Avec sa sixième place aujourd’hui à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne, à l’occasion de la dernière Coupe du monde de la saison, Dubreuil a confirmé son premier rang au classement cumulatif. Avec 314 points, il devance les Japonais Yuma Murakami (294) et Wataru Morishige (268).
Les légendes canadienne et américaine Jeremy Wotherspoon et Dan Jansen, le Russe Pavel Kulishnikov ainsi que l’Allemand Uwe-Jens Mey sont les seuls sprinters qui ont réussi cet exploit.
«Même si je me considère comme le moins bon des cinq, c’est un accomplissement majeur, a exprimé Dubreuil. C’est un exploit que peu de patineurs ont réussi. Wotherspoon et Jansen sont clairement meilleurs que moi et je ne suis pas à leur niveau, mais ces deux titres confirment que je suis le meilleur patineur sur 500 m depuis deux ou trois ans.»
Dubreuil a déjà un objectif en tête pour l’an prochain. «C’est encore loin, mais c’est clair que gagner un troisième titre consécutif va être dans mes objectifs les plus importants quand on va s’asseoir pendant la saison morte.»
Meneur pour le plus grand nombre de victoires en carrière avec 67, Wotherspoon a enlevé quatre titres en ligne de 2002 à 2005 et réussi un triplé de 1998 à 2000. Jansen, quant à lui, s’est imposé de 1992 à 1994, et Mey de 1989 à 1991.
«Beaucoup de valeur»
Même si le championnat mondial représente l’événement le plus prestigieux quand il n’y a pas de Jeux olympiques, Dubreuil accorde une très grande importance au classement de la Coupe du monde. «J’ai toujours estimé que ce titre a beaucoup de valeur même si le mondial est plus important. Si tu gagnes le mondial et que tu as terminé en 14e place toute l’année en Coupe du monde, tu ne peux pas te considérer comme le meilleur patineur au monde.»
Mauvaise course
Même s’il a raté le podium pour la première fois de la saison après cinq médailles, dont deux d’or, Dubreuil était très heureux. «Même si j’ai connu une mauvaise course, ça ne jette pas une ombre à ma saison qui a été très bonne, a souligné l’auteur d’une sixième place en vertu d’un chrono de 34 s 88. Mon avance était plus grande avant la dernière course et je n’ai pas joué de prudence pour assurer mon premier rang au général contrairement à l’an dernier, mais j’ai commis une erreur dans le premier virage qui a ruiné ma course, a-t-il expliqué. J’ai eu une perte d’équilibre qui m’a fait perdre de la vitesse et j’ai failli tomber. C’est impossible de récupérer la vitesse perdue après une telle erreur.»
«Dans les circonstances, je suis content de ma sixième place parce que je me sentais plus comme un gars de 18e place de la façon dont je patinais, de poursuivre Dubreuil. Ça prouve que la forme physique est au rendez-vous. Si j’exécute bien, ça va bien aller dans deux semaines au championnat mondial.»
Son ami Murakami a remporté l’or, suivi du phénomène américain Jordan Stoltz (34 s 73) qui était jumelé à Dubreuil et du Néerlandais Dai Dai Ntab (34 s 79).
Dubreuil complétera sa saison de Coupe du monde demain, à l’occasion du 1000 m. Si ses chances de rafler le titre sont pratiquement inexistantes – à moins que le Néerlandais Hein Otterspeer vive une catastrophe, lui qui détient une priorité de 35 points –, Dubreuil est en bonne position pour conserver son deuxième rang au cumulatif.
«Après une course où j’ai commis quelques erreurs, j’ai hâte de repatiner.»
Fiola et Lamarche se qualifient pour le mondial
Christopher Fiola est passé par toute la gamme des émotions, mais il a néanmoins réussi à confirmer son billet pour le championnat mondial.

Après une mauvaise première course en Pologne la fin de semaine dernière, Fiola a contracté un rhume dans les derniers jours, et un délai de quelques minutes a retardé son départ en raison d’un bris dans la glace résultant de la chute du patineur italien David Bosa après avoir croisé le fil d’arrivée.
«Tout était contre moi, a-t-il résumé. Après avoir connu une semaine difficile à l’entraînement, j’avais des inquiétudes quant à mes chances de me qualifier pour le mondial, et ce fut difficile mentalement. J’ai glissé dans le premier virage et les deux autres Canadiens [Frank Roth et Anders Johnson] m’ont battu. Avec mon rhume, je n’étais pas à mon meilleur.»
Pour cette dernière Coupe du monde qui servait à sélectionner les trois patineurs qui représenteront le Canada sur 500 m au mondial, Fiola n’avait rien à cirer de sa position. C’est le chrono qui allait dicter le choix, puisque Roth et Johnson patinaient dans le groupe B.
Le temps dicte tout
Fiola a terminé au 20e et dernier rang du groupe A, mais son chrono de 35 s 50 était plus rapide que ceux de ses coéquipiers. «J’aurais aimé terminer la Coupe du monde sur une bonne note, mais l’objectif numéro 1 était de me qualifier pour le mondial et le travail est fait. Compte tenu des circonstances, c’est le mieux que je pouvais faire aujourd’hui. Avec du repos, je serai dans une meilleure forme dans deux semaines au mondial.»
Roth a obtenu la troisième place canadienne en vertu d’un temps de 35 s 6. Médaillé d’or au sprint par équipe avec Laurent Dubreuil et Antoine Gélinas-Beaulieu, vendredi, Johnson a réussi un temps de 35 s 73 et ses espoirs de qualification se sont envolés.
Lamarche se qualifie sur 1500
Tout comme Fiola, Béatrice Lamarche jouait gros en Pologne. Elle devait terminer parmi les trois premières Canadiennes pour se qualifier pour les mondiaux. Ivanie Blondin a évidemment été la meilleure des quatre Canadiennes en terminant en septième position. Madison Pearman a terminé au 17e rang et Lamarche a suivi tout juste derrière.
Lamarche a réussi un chrono de 2 min 02 s 26, devançant Alexa Scott qui a fini au 19e rang avec un temps de 2 min 03 s 17.