Championnat du monde: Laurence St-Germain remporte l'or en slalom
Une première pour le Canada depuis 1960

Richard Boutin
Laurence St-Germain a causé toute une surprise samedi matin en remportant la médaille d’or lors du slalom du championnat mondial présenté à Courchevel et à Méribel, en France.
À la recherche d’un premier podium en carrière, St-Germain a fait les choses en grand en gagnant l’or et en mettant fin du même coup à une sécheresse de plus de 60 ans pour le Canada en slalom chez les femmes.
Lors des Jeux olympiques de Squaw Valley en 1960, qui servaient aussi de championnat mondial, Anne Heggtveit avait remporté l’or en slalom.

«C’est vraiment énorme, ce qui vient de se passer, a-t-elle exprimé. Je fais maintenant partie des meilleures et mon nom sera inscrit dans l’histoire. Je croyais à mes chances de victoire, mais j’avais des doutes la journée des courses. Aujourd’hui, après la première descente, j’ai répété ma visualisation et je suis restée calme malgré la pression. C’est motivant pour les prochaines courses. Ça va me mettre en confiance, mais aussi ajouter un stress de plus.»
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Incrédule dans l’aire d’arrivée après sa victoire, St-Germain commençait à réaliser l’ampleur de son exploit quand elle a parlé aux médias en début d’après-midi, même si elle disait se retrouver dans un brouillard depuis qu’elle avait franchi la ligne d’arrivée. «C’était spécial d’entendre l’hymne national et de recevoir ma médaille sur le podium, a-t-elle raconté. Je commence à le réaliser. Je cours partout, je n’ai pas encore mangé et c’est la première fois que je m’assois depuis la fin de la course. Je n’ai pas eu le temps de parler aux membres de ma famille, mais je sais que je vais recevoir beaucoup d’amour à mon retour.»

St-Germain occupait le troisième rang après la première manche, derrière l’Américaine Mikaela Shiffrin et la Suissesse Wendy Holdener. «Il y avait beaucoup de stress et j’ai transformé cette pression en adrénaline. Entre les deux manches, je n’ai pas fait de vidéo et je n’ai pas parlé à mes entraîneurs. Je suis fière de la façon dont j’ai géré la pression. Je ne pensais pas à devancer les deux premières au classement, mais simplement à conserver ma troisième place ou ne pas trop reculer.»
«Sur un nuage»
Toujours en troisième place après la deuxième manche avec deux filles à descendre, St-Germain était déjà satisfaite de son résultat. «J’étais sur un nuage; une troisième place, c’était déjà irréel, et je célébrais avec mes coéquipières quand Ali [Nullmeyer] m’a dit que Wendy était sortie du parcours, a-t-elle raconté. J’ai alors demandé à Lena Durr [l’éventuelle médaillée de bronze] de quel côté je devais me placer sur le podium, parce que j’étais convaincue que Shiffrin allait me battre. Elle m’a dit d’attendre un peu parce que les temps de Shiffrin commençaient à descendre et que j’allais peut-être me retrouver au milieu du podium.»

À 0 s 61 derrière Shiffrin après une manche, St-Germain a finalement devancé la plus grande médaillée de l’histoire de la Coupe du monde par 0 s 57.

Elle suit son idole
St-Germain skie dans les traces de son idole de jeunesse, Mélanie Turgeon, qui avait gagné l’or en descente lors des mondiaux de 2003 à Saint-Moritz. «J’étais une fan de Mélanie quand j’étais jeune et elle venait skier avec notre club à l’occasion, a-t-elle raconté. On s’entraînait dans la piste Mélanie Turgeon au Mont-Sainte-Anne et j’avais mon casque signé chaque année. C’est vraiment spécial et je suis vraiment fière de suivre ses traces.»
Le meilleur résultat de la skieuse de Saint-Ferréol-les-Neiges avait été une sixième place aux mondiaux de 2019 à Are, en Suède. Même chose en Coupe du monde, où elle avait pris le sixième rang à Levi en 2020. Il s’agit d’une quatrième médaille pour le Canada à ces mondiaux.