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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Coupe du monde: le gardien canadien Milan Borjan victime de racisme

La FIFA enquête sur le comportement de partisans croates

Devant la cage canadienne, Milan Borjan a dû faire fi des insultes que lui ont lancées des amateurs croates, dimanche.
Devant la cage canadienne, Milan Borjan a dû faire fi des insultes que lui ont lancées des amateurs croates, dimanche. Photo AFP
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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2022-11-29T15:59:54Z
2022-11-30T03:37:18Z
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DOHA, Qatar | Les partisans de la Croatie n’y sont pas allés de main morte à l’endroit du gardien canadien Milan Borjan dimanche, et Canada Soccer a demandé à la FIFA d’y voir.

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La fédération internationale de soccer a donc ouvert une enquête disciplinaire en lien avec une bannière des fans croates qui s’adressait au gardien du Canada, un Serbe d’origine, né en Croatie.

C’est au cours de la seconde demie que Borjan a surtout été la cible des quolibets des amateurs croates puisque ceux-ci étaient juste derrière son filet.

En plus de la bannière, ces spectateurs ont également dirigé des chants insultants à l’endroit du gardien de l’unifolié.

Borjan est né à Knin, une région à prédominance serbe de la Croatie qui faisait partie de la Yougoslavie à l’époque.

Un Tracteur

La région était au cœur du conflit qui a déchiré l’ancien pays dans les années 1990. Borjan et sa famille ont quitté Knin en 1995 quand elle a été prise par les forces croates. La rumeur qui courait à ce moment était que les Serbes s’étaient enfuis sur des tracteurs.

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Sur la bannière, on voyait clairement un tracteur John Deere et un slogan publicitaire qui avait été changé pour viser Borjan.

Sa famille a pris la direction du Canada quand Milan avait 13 ans et s’est d’abord installée à Winnipeg.

Les Borjan se sont ensuite dirigés vers Hamilton, en Ontario, où ils résident toujours. Et Borjan évolue pour l’Étoile rouge de Belgrade.

Inacceptable

Les joueurs canadiens savaient que ce genre de situation pouvait survenir, Borjan--- les avait prévenus parce qu’il savait qu’il serait la cible des Croates.

« Nous soutenons Milan, a commenté Jonathan Osorio mardi. Il nous a éduqués sur le sujet avant le match et on savait un peu ce qu’il allait vivre. »

Le milieu de terrain du Toronto FC a été très clair : ce sont des gestes qui sont inacceptables pour les Rouges.

« Personne ici et au Canada ne tolère ce genre de discrimination. Nous sommes entièrement derrière lui et j’espère que l’on fera la bonne chose au terme de l’enquête. »

Bonne ambiance

Pour en revenir au soccer, même si les joueurs du pays ont été écartés du tour éliminatoire à la suite de leur défaite de 4 à 1 face à la Croatie, ils ne marchent pas la tête baissée.

« L’ambiance est bonne, même si nous sommes tous déçus d’être éliminés, a convenu Osorio. Nous croyons que nous avons été assez bons pour passer au prochain tour même si les résultats n’ont pas été en notre faveur. »

Il faut aussi avoir une pensée pour les athlètes qui n’ont pas encore touché au terrain, comme Samuel Piette par exemple.

« Il n’y a que 11 joueurs et cinq substituts, a commencé Osorio. Il y a beaucoup de travail de préparation en amont d’un match.

« Nous avons besoin de chacun des 26 joueurs qui sont ici afin que tout tombe en place et on a une fraternité très forte qui n’a pas changé depuis le début du tournoi. »

Une victoire pour conclure

Le Canada affrontera le Maroc demain lors de son dernier match. Les Rouges n’ont plus rien à gagner, mais leurs adversaires vont se battre pour une place en huitièmes de finale.

« Le simple fait d’être ici est une motivation suffisante pour jouer au maximum à tous les matchs, a insisté Alphonso Davies. Le Maroc a besoin de gagner pour passer à la prochaine étape et nous n’allons pas lui rendre la tâche facile. »

Osorio pense de son côté à écrire l’histoire du foot canadien après ce premier but marqué face aux Croates.

« On ne se contente pas d’être à la Coupe du monde. On veut écrire l’histoire dans ce dernier match. On veut au moins ramener une victoire au Canada lors de notre dernière partie. »

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