Coupe du monde : beaucoup de travailleurs étrangers morts, mais combien?
Agence QMI
Entre 400 et 500 travailleurs étrangers sont décédés au cours des travaux de construction des infrastructures utilisées pendant la Coupe du monde au Qatar.
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C'est ce qu'a affirmé le secrétaire général du Comité suprême pour la livraison et l’héritage, Hassan al-Thawadi, lors d’une entrevue à l’émission de la chaîne TalkTV «Piers Morgan Uncensored», il a expliqué que le nombre exact n’est pas encore connu et que les discussions sont encore en cours.
«C’est évident qu’un décès en est un de trop, nous sommes dans une ère où les standards de sécurité s’améliorent constamment et nous ne devrions pas assister à ce genre de scénario», a-t-il mentionné.
Aussi, après cet entretien, on a senti beaucoup de frustration sur le plateau. D’ailleurs, le membre du groupe de défense Fair Square, Nicholas McGeenhan, ne s’est pas gêné pour dire ce qu’il pensait de la situation. Celui-ci estime qu’il s’agit d’un autre exemple du manque de transparence du Qatar par rapport à la mort des travailleurs, ce qu’il qualifie d’inacceptable. Par conséquent, il exige des données adéquates sous forme d’enquête au lieu d’avoir des informations vagues et erronées.
«La FIFA et le Qatar ont encore beaucoup de questions à répondre, notamment sur les raisons des décès ainsi que le type de dédommagement que les familles vont recevoir.»
Des chiffres à vérifier
Selon une recherche publiée par le quotidien «The Guardian» en 2021, environ 6500 migrants sont décédés au Qatar depuis le début de la construction du stade en 2011 et ils seraient originaires de cinq pays : l’Inde, le Pakistan, le Népal, le Bangladesh ainsi que le Sri Lanka. Les causes et les endroits de ces disparus font rager les activistes.
Le gouvernement du Qatar n’a pas contesté les chiffres émis par cette recherche du «Guardian », mais il considère que c’est le nombre de morts initialement attendu pour un projet d’une telle envergure et selon la démographie de la population. Dans un discours livré au conseil européen un peu plus tôt cette année, le président de la FIFA, Gianni Infantino a dit officiellement qu’il n’y avait eu que trois morts dans la construction du stade.
De son côté, le chef de la justice et de l’économie sociale d’Amnistie internationale, Steve Cockburn, croit que ce débat autour de la Coupe du monde démontre la dure réalité des familles qui perdent des êtres chers et qui attendent que la vérité sorte.
«Au cours de la dernière décennie, des milliers de travailleurs sont revenus à la maison dans des cercueils, sans explications fournies à leurs êtres chers», a déploré Cockburn.