Meurtres dans le crime organisé: coupable sur toute la ligne

Après 19 longs jours de délibérations, un mafieux accusé d’avoir assassiné deux hauts gradés du crime organisé italien dans le cadre d’un règlement de compte, a été déclaré coupable sur toute la ligne.

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« Coupable », a répété à quatre reprises le juré numéro 4, hier, au Centre de services judiciaires Gouin, à Montréal.

Ces mots ont ainsi scellé le sort du tueur de la mafia Dominico Scarfo. Les yeux grands ouverts, il a pris une longue respiration, comme pour encaisser ce verdict qui lui vaudra automatiquement la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Scarfo, 49 ans, était accusé des meurtres au premier degré de Lorenzo Giordano et de Rocco Sollecito, tués en mars et en mai 2016. Il a également été reconnu coupable d’avoir planifié ces assassinats avec des complices.

Giordano était un lieutenant important de la mafia montréalaise, tandis que Sollecito avait déjà été le plus important des lieutenants du clan Rizzuto.

Agent d’infiltration

Si Scarfo a pu être accusé, c’est grâce à un tueur à gages qui a retourné sa veste. Devenu agent civil d’infiltration pour la Sûreté du Québec, ce qui lui avait valu une certaine immunité, il avait réussi à obtenir des déclarations incriminantes de la part de Scarfo. 

C’est ce même agent civil qui avait mené à la condamnation de la nettoyeuse de la mafia Marie-Josée Viau, pour l’avoir laissée abattre deux hommes chez elle à Saint-Jude, en Montérégie. Elle avait ensuite fait disparaître toutes les traces des crimes.

Au procès de Scarfo, plusieurs enregistrements avaient ainsi été présentés au jury, dont l’un indiquant que l’accusé aurait été payé 17 500 $ pour le meurtre de Giordano, criblé de cinq balles à la tête et à la nuque alors qu’il sortait d’un gym. L’assassin s’était ensuite enfui à bord d’une voiture conduite par un complice.

Commandité

Sollecito a plus tard subi le même sort, en plein jour, à Laval, alors qu’il était au volant de sa BMW blanche.

« Ses yeux étaient convulsionnés, il n’y avait rien à faire », avait affirmé un témoin de la scène, tandis qu’un autre avait affirmé que « le temps de réaliser ce qu’il se passait [le tireur] avait déjà pris la fuite ».

Selon la Couronne, les deux hommes ont été assassinés en raison d’une guerre de clans de la mafia. Ces meurtres auraient été commandés par le mafieux Salvatore Scoppa, assassiné à son tour en 2019.

►Le dossier de Scarfo reviendra à la cour à la fin du mois, afin de donner le temps aux proches des victimes de s’adresser à la cour, s’ils le souhaitent.