Meurtre du mafieux Rocco Sollecito: «Il était criblé de balles»
L’arrestation de l’accusé Dominico Scarfo a été rendue possible grâce à la collaboration d’un tueur à gages


Michael Nguyen
Le mafieux Rocco Sollecito n’a eu aucune chance lorsqu’il s’est fait abattre au volant de sa voiture en plein jour à Laval, a affirmé un témoin au procès d’un complice allégué de l’assassin ce vendredi.
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«Il était criblé de balles, ses yeux étaient convulsionnés, il n’y avait rien à faire», a affirmé un passant, ce vendredi au Centre judiciaire Gouin à Montréal.
Cet homme, que l’on ne peut identifier sur ordre du tribunal, était à la cour aujourd’hui pour témoigner au procès de Dominico Scarfo, accusé entre autres d’avoir participé au meurtre de Rocco Sollecito dans le cadre d’un règlement de compte en mai 2016.
Ce jour-là, Sollecito conduisait sa BMW blanche quand il s’est fait abattre par une personne en combinaison de moto.
Opération coordonnée
Selon la théorie de la Couronne, Scarfo qui roulait devant Sollecito a forcé ce dernier à faire un arrêt complet à une intersection. Cela a laissé le temps au tireur d’arriver par le côté passager et de décharger son pistolet 9 mm sur le mafieux.
«J’ai entendu environ cinq coups de feu», a affirmé un autre témoin qui travaillait non loin de là.
Le tireur, qui portait un casque avec visière, aurait rapidement été rejoindre un autre complice à moto, pour ensuite déguerpir sur l’autoroute.
«Le temps qu’on réalise ce qui se passait, [le tireur] avait déjà pris la fuite», a expliqué un troisième témoin appelé à la barre ce vendredi.
Les policiers sont rapidement arrivés sur les lieux, mais il était déjà trop tard.
En plus d’avoir participé au meurtre de Sollecito, Scarfo aurait également pris part à l’assassinat du mafieux Lorenzo Giordano, en mars 2016, ainsi que de complot pour meurtre.
Piégé par un agent civil d’infiltration
L’arrestation de Scarfo n’aurait toutefois pas été possible sans la collaboration d’un autre tueur à gages qui a déballé son sac à la Sûreté du Québec. Devenu agent civil d’infiltration, il a porté des dispositifs d’enregistrement pour obtenir des «confessions».
Selon la Couronne, les deux hommes ont été assassinés en raison d’une guerre entre clans de la mafia. Les meurtres auraient été commandés par Salvatore Scoppa, aujourd’hui décédé.
Le procès, présidé par le juge Michel Pennou, est prévu pour une durée de trois mois. Scarfo est représenté par Me Luc Trempe et Me Peter Georges-Louis.