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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Coupable d’un féminicide dans Charlevoix: Éric Levasseur à l’ombre pour au moins 18 ans pour son «crime horrible»

Photo courtoisie
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2024-06-06T14:29:35Z
2024-06-06T17:13:24Z
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Coupable du meurtre de sa conjointe dans Charlevoix, Éric Levasseur devra purger au moins 18 ans de prison pour son crime «horrible» témoignant, selon le juge, d’une «insensibilité glaciale».

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C’est une peine sévère qu’a prononcée le juge Carl Thibault à l’endroit de l’homme de 49 ans après avoir constaté que «les facteurs aggravants sont nettement supérieurs aux facteurs atténuants».

Signalant que «les féminicides et les crimes en matière de violence conjugale sont un fléau dans notre société», le magistrat a déterminé que Levasseur ne pourra pas présenter de demande de libération conditionnelle avant une période de 18 ans à compter du jour de son arrestation.

Le tribunal s’est donc rangé du côté de la Couronne, qui réclamait un délai situé entre 18 et 20 ans. De son côté, l’accusé proposait 13 ans.

Ce dernier avait été condamné automatiquement à l’emprisonnement à perpétuité après avoir été trouvé coupable de meurtre au deuxième degré par un jury en février. Il a toutefois porté en appel le verdict de culpabilité.

«Abattue sauvagement»

La victime âgée de 40 ans, Carolyne Labonté, avait été retrouvée inanimée avec une importante blessure à la tête, causée par une arme à feu tronçonnée, dans la salle de bain du domicile familial à Notre-Dame-des-Monts, le 18 mars 2021.

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Le drame s'est produit dans une résidence de Notre-Dame-des-Monts, le 18 mars 2021.
Le drame s'est produit dans une résidence de Notre-Dame-des-Monts, le 18 mars 2021. Photo d'archives JÉRÉMY BERNIER

«La preuve révèle que Carolyne Labonté fut abattue sauvagement par Éric Levasseur. Ce dernier a tiré un projectile à l’arrière de la tête de sa victime, alors sans défense. Levasseur a enlevé la vie à une personne sans histoire, une mère qui adorait ses enfants, puis a tenté de camoufler son crime en suicide», a souligné le juge.

Ces gestes «démontrent une insensibilité glaciale et un manque de respect total envers la personne humaine», a-t-il poursuivi, évoquant ensuite un «crime horrible».

«Comme un lâche»

Selon les faits retenus par le tribunal, Levasseur avait des problèmes importants de consommation de drogue et éprouvait de la jalousie envers la victime, qui avait pris ses distances et avait peur de ses agissements.

Vers 11h30, il s’était précipité en crise chez une voisine en soutenant que «Carolyne s’est tiré une balle».

Une expertise balistique avait cependant soulevé des doutes quant à cette version des faits, car la douille retrouvée dans le fusil à proximité de la victime était incompatible avec le coup de feu mortel.

Au procès, des experts en pathologie ont souligné que la trajectoire du tir était inhabituelle pour une personne se donnant la mort.

La théorie du suicide n’a finalement pas été retenue par le jury.

«L’accusé, au lieu de régler ses problèmes de jalousie et de comportement, a commis l’irréparable en se comportant comme un lâche», a résumé le juge dans sa décision.

Dans le cadre de son appel du verdict, la défense allègue différentes erreurs de droit qui auraient eu lieu avant et pendant le déroulement du procès.

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