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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Féminicide de Carolyne Labonté: «Un vide immense» depuis les événements, disent ses proches

La Couronne réclame que son ex-conjoint Éric Levasseur soit à l’ombre pour au moins 18 ans

Photo courtoisie
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2024-04-05T20:08:37Z
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Carolyne Labonté était une femme rayonnante et sa mort laisse un «vide immense», ont laissé savoir plusieurs de ses proches, vendredi, aux représentations sur la sentence d’Éric Levasseur pour le meurtre de sa conjointe, dans Charlevoix.

«C’est un vide immense, un abîme sans fond», témoigne la mère de la victime, Carole Belley, dans une lettre qui a été lue par l’avocat de la poursuite.

«Son sourire, sa voix, son rire résonneront éternellement», poursuit-elle.

«Et malgré la douleur, malgré la souffrance, une chose demeurera intacte: l’amour infini, indéfectible, d’une mère pour sa fille.»

Comme elle, cinq autres proches ont relaté, dans des déclarations déposées en cour, à quel point leur vie a chaviré et n’est plus la même, depuis que la femme de 40 ans a été retrouvée morte dans la salle de bain de son domicile de Notre-Dame-des-Monts, en mars 2021, avec une blessure par balle à la tête.

18 à 20 ans réclamés

Trouvé coupable par un jury de meurtre au deuxième degré, en février, Éric Levasseur attend maintenant de savoir avant quelle période, entre 10 et 25 ans, il sera admissible à la libération conditionnelle.

L’homme de 49 ans n’admet toujours pas, à ce jour, avoir commis les gestes reprochés. Son avocate a confirmé au Journal qu’une demande en appel du verdict a été déposée et suit son cours.

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Pour le procureur de la Couronne, Me Jean-Sébastien Lebel, une période d’inéligibilité sévère, entre 18 à 20 ans, s’impose pour envoyer un message clair.

«Ces personnes-là sont marquées à vie», a plaidé l’avocat, en faisant allusion à l’entourage de la victime, dont ses parents qui étaient dans la salle pour l’occasion.

Les circonstances aggravantes sont nombreuses, comme l’utilisation d’une arme à feu prohibée et le fait que l’accusé a dirigé les policiers vers la piste d’un suicide, qui a été écartée par le jury, a-t-il soulevé.

«Déraisonnable», dit la défense

Cette demande du ministère public «est manifestement déraisonnable», a qualifié de son côté l’avocate de Levasseur, Me Marie-Hélène Giroux, qui demande plutôt une période de 13 années d’inadmissibilité.

Éric Levasseur bénéficie du soutien de sa famille, a-t-elle insisté, tout en faisant valoir qu’on ne peut lui reprocher d’avoir présenté une défense de suicide.

«C’est le coroner qui a décidé que c’était un suicide au départ», a-t-elle rappelé.

Alors que la poursuite tente de retenir contre lui ses antécédents judiciaires, Me Giroux fait valoir que ces derniers sont «somme toute peu significatifs».

Levasseur avait notamment signé un engagement de ne pas troubler l’ordre public, communément appelé «810», après des événements allégués en 2008, a souligné Me Lebel.

Le juge Thibault fera connaître sa décision le 6 juin.

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