Coupable d’inceste sur sa fille déficiente intellectuelle qu’il a mise enceinte: il s'en tire avec 18 mois de prison

Michael Nguyen
Un Montréalais coupable d’inceste sur sa fille déficiente intellectuelle qu’il a mise enceinte s’en est tiré avec 18 mois de prison afin de lui donner une chance de ne pas perdre son logement, a statué un juge.
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«Le tribunal estime qu’il doit tenir compte des préoccupations de monsieur en lien avec le risque qu’une peine d’incarcération trop longue lui fasse perdre son appartement et le renvoie dans l’itinérance», a commenté le juge André Perreault ce vendredi au palais de justice de Montréal.
Le père incestueux de 52 ans, que l’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de la victime, devrait ainsi obtenir une libération conditionnelle d’ici 6 mois, tel qu’il l’espérait. Et ce, malgré la gravité de ses crimes qui s’étaient étalés de 2015 à 2016.
À l’époque, l’accusé n’avait pratiquement aucun lien avec sa fille de 20 ans. Mais face aux difficultés de celle-ci, il avait accepté de l’héberger. C’est là que les abus sexuels ont commencé.
«Elle se sentait obligée», avait expliqué le juge en déclarant le père indigne coupable d’inceste, l’été passé.
La victime avait de son côté raconté les menaces que son père lui auraient faites, par exemple en mentionnant qu’il allait «la tuer et la jeter à la poubelle», ou en assurant qu’il allait «la faire violer par des gars».
La fille était tombée enceinte. Lors de son interruption de grossesse, des analyses avaient permis de découvrir que le géniteur était son propre père. Lors du procès, l’accusé avait tout nié, tentant même de mettre la faute sur un de ses fils, mais en vain.
Abus de confiance
Or, si la Couronne réclamait jusqu’à 4 ans d’incarcération, et même si le juge a noté une longue liste de facteurs aggravants, il a décidé d’accorder sa clémence au Montréalais.
Car malgré l’abus de confiance, le mauvais traitement familial et une «certaine vulnérabilité» de la victime, le risque de récidive est sous la moyenne selon un expert. Et même s’il semblait clair que la victime avait été forcée à se soumettre à son père, le juge a affirmé ce vendredi que les relations «n’étaient pas non consensuelles». Il n’a pas non plus retenu la déficience intellectuelle de la victime, affirmant que la preuve n’était pas assez convaincante sur le sujet.
Il a donc choisi de condamner le père indigne à 18 mois de prison, suivi d’une probation de deux ans.
«N’eût été du risque de perdre son appartement et sa volonté d’entreprendre des démarches thérapeutiques, la peine en aurait été une de pénitencier [de deux ans ou plus]», a dit le juge.
Me Jérôme Laflamme de la Couronne a annoncé que la décision serait analysée, en vue d’évaluer la possibilité de faire appel de la sentence.
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