Coupable de meurtres, Marie-Josée Viau pourra être libérée
Elle ne représente pas un risque pour le public, estime la Cour d'appel


Antoine Lacroix
Coupable de complot et de deux meurtres pour le compte de la mafia, Marie-Josée Viau pourra recouvrer sa liberté en attendant le résultat de ses procédures en appel, puisqu’elle ne représente pas un risque pour le public.
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« Il faut se rappeler que la requérante n’a pas elle-même commis les meurtres, mais a été condamnée parce qu’elle les a aidés ou encouragés », note dans sa décision rendue lundi le juge Stephen W. Hamilton, du plus haut tribunal du Québec.
Viau avait été condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération avant 12 ans en novembre dernier, alors qu’un jury l’avait reconnue coupable après neuf jours de délibération. Son conjoint, l’ex-pompier Guy Dion, avait de son côté été acquitté.
Le couple, sans antécédents judiciaires, était accusé pour les meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto ainsi que pour avoir comploté leur mort en juin 2016.
Selon la Couronne, qui se basait sur des déclarations incriminantes obtenues par un tueur à gages ensuite devenu délateur, ils auraient par la suite incinéré les cadavres.
Incarcérée depuis le verdict, la femme de 47 ans avait porté le tout en appel, faisant valoir pas moins de 33 motifs. Plusieurs « apparaissent sérieux », note le juge Hamilton.
Marie-Josée Viau s’est ainsi tournée vers la Cour d’appel du Québec pour obtenir sa libération conditionnelle en attendant la suite des procédures, ce qui lui a été accordé.
La Couronne s’est opposée à la remise en liberté de Viau, estimant que la confiance du public serait ébranlée en raison de la gravité des crimes.
Plusieurs conditions et 140 000 $
Mais le magistrat a estimé qu’il ne pouvait s’arrêter à cet unique fait, mettant de l’avant qu’il n’y a « aucun risque pour la sécurité publique et aucun risque de fuite ».
L’accusée devra respecter plusieurs conditions pour sa remise en liberté. Il lui sera notamment interdit de quitter la province, de posséder un passeport et des armes.
Une proche devra déposer en garantie 40 000 $. De son côté, Viau et son conjoint se sont engagés pour la somme de 100 000 $.
Elle devra posséder un seul téléphone cellulaire et divulguer à la police son relevé d’appels et de textos chaque mois.
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