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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Coup de poing fatal à la sortie d’un bar: peine clémente dans la collectivité confirmée pour une serveuse

Le drame est survenu en juin 2022 à Longueuil

Ariane Desgroseillers-Lafrance, lors des observations sur la peine au palais de justice de Longueuil, le 18 septembre 2024
Ariane Desgroseillers-Lafrance, lors des observations sur la peine au palais de justice de Longueuil, le 18 septembre 2024 Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2025-08-11T15:30:00Z
2025-08-11T15:32:57Z
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La Cour d’appel a confirmé une sentence décriée par la famille de la victime, en laissant une serveuse qui a tué d’un coup de poing un client intoxiqué à la sortie d’un bar purger sa peine de détention chez elle plutôt que derrière les barreaux.

• À lire aussi: Coup de poing fatal: pas de prison pour avoir tué un client à la sortie d’un bar

• À lire aussi: Peine clémente pour un coup de poing fatal: la famille de la victime craint qu’un tel drame se reproduise

Dans la nuit du 2 au 3 juin 2022, Pierre Landry a eu le malheur de croiser Ariane Desgroseillers-Lafrance dans le stationnement du bar Le Vegas, à Longueuil.

La femme, qui venait de terminer son quart de travail, était à bord de sa voiture lorsqu’elle a aperçu M. Landry tout près. L’homme de 70 ans était si intoxiqué qu’il devait prendre appui sur les véhicules pour maintenir son équilibre.

L’accusée était alors ressortie, avait contourné sa voiture pour le rejoindre et lui asséner un coup de poing au visage.

L’altercation mortelle est survenue au bar Le Vegas, à Longueuil.
L’altercation mortelle est survenue au bar Le Vegas, à Longueuil. Photo Ludovic Théberge

«Je suis sortie, je suis arrivée, j’ai fait paf! Mais l’affaire, c’est qu’il est tombé tête première», avait raconté Ariane Desgroseillers-Lafrance, lors de l’appel au 911.

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M. Landry avait en effet chuté et s’était violemment cogné la tête au sol, ce qui lui a été fatal.

Mais les deux ne se connaissaient pas et ne s’étaient vraisemblablement jamais parlé.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Plus un «accident»

Au terme d’un procès l’an dernier, un jury a condamné la serveuse d’homicide involontaire.

La Couronne avait suggéré une sentence de trois ans et demi de détention ferme pour ce «crime gratuit».

Mais le juge Daniel Royer avait plutôt condamné la délinquante à une peine à purger dans le confort de sa maison.

Selon lui, le coup de poing porté à l’œil était un geste qui se rapprochait davantage de «l’accident».

La victime, Pierre Landry
La victime, Pierre Landry PHOTO TIRÉE DU SITE GROUPE LESIEUR ET FRÈRE

Il avait noté l’imposant gabarit de la victime par rapport à celui de l’accusée. Et bien que M. Landry n’ait pas provoqué l’altercation, en s’appuyant sur le véhicule de la serveuse, il était alors un «intrus sur [son] bien» et il est «raisonnable pour une personne de défendre son bien».

Famille déçue

«On se demande si la sentence aurait été la même si les sexes avaient été inversés et que c'était un jeune homme qui avait frappé une dame de 70 ans», a commenté Anaïs, la fille de Pierre Landry, déçue.

Cette dernière avait l’impression que le juge avait des reproches à faire à son père.

Rappelons que quelques mois après le drame, Desgroseillers-Lafrance avait été une fois de plus accusée de s’en être prise à une autre personne, après une soirée festive dans des bars. La femme de 35 ans a récemment plaidé coupable et a écopé d’une probation.

Ariane Desgroseillers-Lafrance, qu’on voit sur une photo à l’époque où elle s’était fait arrêter pour trafic de coke.
Ariane Desgroseillers-Lafrance, qu’on voit sur une photo à l’époque où elle s’était fait arrêter pour trafic de coke. Photo d’archives

«On espère simplement qu'elle ne fera pas d'autres délits», a ajouté la fille de la victime.

Le juge n’avait également pas tenu compte de l’antécédent de trafiquante de drogue de l’accusée, qui a traversé la frontière avec 182 kilos de cocaïne dans une voiture. Cela lui a valu quatre ans de détention.

Selon le magistrat, il s’agissait d’un événement éloigné et non violent.

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