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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Controverse Sydney Sweeney: le début d’une «ère du commerce politique»

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Agence QMI

2025-08-05T17:03:04Z
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La publicité mettant en scène Sydney Sweeney continue de faire parler d’elle. Si son contenu reste au cœur de la controverse, c’est l’irruption du politique dans le débat qui devrait également nous interpeller, selon des experts.

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Pour Éric Blais, président de Headspace Marketing, ce qu’il y a de plus «fascinant» dans cette controverse, ce n’est pas tant la publicité en elle-même que la réaction politique qui a suivi.

En entrevue avec Alexandre Dubé à QUB radio et télé, diffusée en simultané au 99,5 FM Montréal, mardi, il a expliqué à quel point la publicité et le bruit qu’elle a provoqué avaient eu un certain intérêt du côté de la droite MAGA.

«Non seulement les marchés ont répondu, mais que les ventes apparemment sont là [...] [on entre] dans l’ère du commerce politique. [...] Quand on a le président des États-Unis qui choisit de commenter une campagne publicitaire et qui lui donne justement l’angle anti-woke... on est rendu là.»

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Rappelons que le président américain, Donald Trump, a défendu lundi la campagne publicitaire d’American Eagle indiquant que c’était «la pub la plus hot du moment».

«Sydney Sweeney, une républicaine déclarée, a la pub la plus HOT du moment, a-t-il écrit. C’est bon pour American Eagle, et les jeans “s’arrachent des rayons”. Bravo, Sydney!»

À la bourse de New York, le titre de l’entreprise s’est ensuite envolé et a clôturé à 13,28$, en hausse de 23,65%.

«Rien de nouveau»

L’expert en marketing a par ailleurs précisé qu’il ne voyait «rien de nouveau» dans ce type de publicité, qui utilise une jeune femme avec certains atouts pour vendre un produit.

Même son de cloche du côté de Madeleine Goubau, chargée de cours à l’École supérieure de mode à l’UQAM. En entrevue avec Isabelle Perron à QUB radio et télé, elle a affirmé «avoir vu tellement de choses plus choquantes que ça dans les dernières années. Je n’étais en tout cas pas choquée par la dimension “sexualisation de la personne”».

Elle a notamment rappelé les similitudes avec les publicités de Calvin Klein dans les années 80.

Selon elle, les jeunes sont déjà exposés «à des choses tellement plus intenses en ligne».

En ce qui concerne le jeu de mots entre «gènes» et «jeans», Mme Goubau estime que l’interprétation raciste qui en a été faite ne correspondait probablement pas à l’intention de départs. Elle se dit néanmoins «surprise» que les équipes qui ont conçu la campagne «ne l’aient pas anticipée».

«Je suis surprise qu’il n’y ait pas une espèce de filet de sécurité, que [quelqu’un] n’ait pas dit: “Regardez, ce n’est pas ça notre intention, mais voici comment ça pourrait être interprété”. [...] Donc, peut-être que ça a été vu et qu’ils se sont dit: “Ça se peut que si on ose, le débat que ça va générer va être bon pour nous”.»

Si l’objectif de départ n’était pas de faire de bruit, «le bruit que ça a fait est payant pour eux», a-t-elle ajouté.

Écoutez les entrevues complètes ci-dessus.

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