Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

Controverse sur le service en français: réouverture réussie au resto Bab Sang

Partager

Jean-François Racine | Journal de Québec

2022-10-27T15:55:39Z
Partager

Avec un menu traduit en français et une employée portant le même nom de famille que le maire de Québec, le restaurant coréen Bab Sang a rouvert ses portes mercredi soir, au grand plaisir de ses nombreux clients. 

• À lire aussi: Restaurant coréen: Bruno Marchand fait un mini mea culpa

• À lire aussi: Restaurant coréen: Le maire Marchand refuse de s’excuser

• À lire aussi: Polémique linguistique: Le Bab Sang ferme sa salle à manger

«J’ai trouvé quatre heures dans mon horaire et je suis contente de les aider», a lancé Béatrice Marchand, une étudiante au Barreau du Québec qui n’a aucun lien de parenté avec Bruno Marchand.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

La jeune femme n’a pas chômé mercredi à travers l’accueil des clients, les commandes pour emporter, les réservations téléphoniques et la facturation à compléter.

Au bout du fil, les appels étaient un peu plus longs en raison des messages d’encouragement.

Écoutez la rencontre Durocher-Dutrizac diffusée chaque jour en direct 12 h 45 via QUB radio:

Publicité

Sans être totalement bondée, la salle à manger a été très occupée. Déjà, le personnel souriant a appris quelques formules d’usage comme « bon appétit ».

Le Journal a pu déguster un excellent Bul-go-gi BBQ, soit des tranches de bœuf grillé et mariné à la coréenne.

Stéphanie Salmaan, Marc Boivin et leur garçon de 21 mois se sont régalés des plats coréens du Bab Sang, mercredi soir, afin d’encourager le restaurateur de Sillery.
Stéphanie Salmaan, Marc Boivin et leur garçon de 21 mois se sont régalés des plats coréens du Bab Sang, mercredi soir, afin d’encourager le restaurateur de Sillery. Photo Stevens LeBlanc

Une fierté à développer

Pris dans une saga politico-linguistique, le restaurant de l’avenue Maguire, à Sillery, fait les manchettes depuis le 12 octobre parce qu’il y était presque impossible d’obtenir un service en français.

Sans présenter d’excuses formelles, Bruno Marchand a admis qu’il aurait dû faire preuve de plus de «bienveillance» dans ce dossier.

Le maire avait auparavant affirmé que la pénurie de main-d’œuvre ne doit pas être un «prétexte» pour ne pas servir les clients en français. M. Marchand a convenu qu’il aurait « certainement » pu s’exprimer différemment.

«On manque effectivement de bienveillance envers nos commerçants, qui prennent l’initiative de venir s’installer. Déjà, d’ouvrir un commerce pour un Québécois francophone, c’est beaucoup d’efforts. Donc quelqu’un qui décide de se déraciner, ça prend un peu de bienveillance communautaire», a expliqué Stéphanie Salmaan, première cliente de la soirée avec son conjoint et leur fils de 21 mois.

Publicité

«C’était un peu mal avisé de la part du maire», a ajouté Marc Boivin, grand amateur de nourriture coréenne.

«Ça m’a surpris, puisqu’il a travaillé chez Centraide. Mais il s’est excusé et c’est parfait comme ça», a affirmé un autre client, qui a exigé l’anonymat.

Conclusion positive

Le restaurateur n’a pas voulu commenter sa réouverture. Son entourage explique qu’il souhaite protéger ses enfants «qui ne connaissent pas le racisme».

Ce dernier pourra désormais compter sur des employés temporaires et sur des serveurs bénévoles pour offrir un service en français.

Le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Maguire s’est dit heureux de voir qu’à la fin, les gens se rangent solidairement derrière le propriétaire.

Bruno Salvail, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Maguire.
Bruno Salvail, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Maguire. Photo Stevens LeBlanc

«Je suis très fier de la réaction des gens du quartier. Des citoyens, des politiciens et des commerçants sont prêts à l’aider. Ils comprennent bien la situation et ils veulent la corriger pour bien l’accueillir», a commenté Bruno Salvail.  

CE QU’ILS ONT DIT 

«On est dans une situation d’adaptation et non d’une négation du fait français. Dans six mois à un an, il va être capable de tenir une conversation en français.»

– Bruno Salvail, directeur général de la SDC Maguire 

«Il faut développer une fierté de les voir apprendre le français au lieu d’être en colère comme ça.»

– Stéphanie Salmaan, cliente 

«Toute cette histoire m’a incitée à les aider. Je ne pouvais pas ne pas le faire.»

– Béatrice Marchand, employée 

«Je ne souhaite que du bien aux entrepreneurs autour de moi. À Montréal, personne ne s’offusque de parler en anglais. Ils sont super gentils et je leur souhaite le meilleur.»

– Vanessa Roberge, copropriétaire du restaurant Tapas & Liège, voisin sur l’avenue Maguire

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse nouvelles.quebec@tva.ca ou appelez-nous directement au 418-688-2030.

Publicité
Publicité