Contrat SAAQclic: «Perception de favoritisme» envers une entreprise

Alors que la «garde rapprochée» de Karl Malenfant avait été placée sur les comités chargés d’évaluer les soumissions pour le contrat du projet SAAQclic, certains membres ont soulevé une «perception de favoritisme» envers l’entreprise SAP, qui a finalement obtenu le mandat.

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C’est ce qu’a démontré jeudi après-midi Nicolas Vincent, ancien coordonnateur du comité-conseil de la SAAQ, lors de son témoignage.

Selon des notes déposées devant la Commission Gallant, chargée de faire la lumière sur le fiasco du projet SAAQclic, le vice-président aux technologies de l’information, Karl Malenfant, aurait exercé une influence notable.

Rappelons que des contrats de consultation lucratifs avaient été octroyés à des connaissances de Karl Malenfant en amont du projet. Ces personnes ont ensuite siégé sur les comités-conseils chargés d’évaluer les solutions proposées par les trois soumissionnaires qualifiés.

«Il y avait une perception que ceux qui avaient rédigé l’appel d’offres favorisaient SAP», a affirmé Nicolas Vincent.

Des gens influents

«Plusieurs personnes étaient proches de Karl Malenfant, enligné ensemble, donc si ce noyau de 5 sur 8 était aligné ensemble et menaient les débats, les autres se sentent à part, et à force de se battre pour les idées, ils avaient moins d'énergie.»

Ainsi, il a été rapporté «qu’à la suite d’un manque d’écoute de certains membres du comité», un participant ne voyait plus la valeur d’assister à l’évaluation d’un critère spécifique.

Les notes présentées en fin d’après-midi jeudi mentionnaient également que, «malgré les consignes données concernant la hiérarchie, Karl Malenfant conservait un certain contrôle. Il reste un excellent orateur.»

Dans son rapport, le Vérificateur général du Québec (VGQ) a d’ailleurs soulevé un possible conflit d’intérêts dans l’octroi d’un des principaux contrats du projet CASA. L’entreprise SAP avait conseillé la SAAQ avant même la publication de l’appel d’offres, puis a remporté le contrat et est devenue le fournisseur du logiciel.

«Ils avaient un avantage au moment de préparer l’appel d’offres», a souligné la VG Guylaine Leclerc, précisant que SAP avait rencontré une quarantaine d’employés de la SAAQ durant les préparatifs. «C’est cette entreprise qui a gagné, et elle avait participé à l’établissement des besoins. Cela lui conférait un certain avantage.»

Elle rappelle que son rapport est disponible sur le site Internet du VGQ et que l’Autorité des marchés publics peut y accéder si elle souhaite enquêter.