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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Contrat de six ans pour Mathieu Olivier: «Un confrère avait dit que c’était une honte qu’on ait signé ce gars-là», raconte un recruteur

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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2025-03-06T00:00:00Z
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Personne n’aurait prédit qu’un jour, l’attaquant Mathieu Olivier signerait un contrat de six ans avec une formation de la LNH. Même que, lorsque les Predators de Nashville l’ont signé, en 2019, un recruteur québécois jugeait que «c’était une honte que ce gars-là ait été signé». 

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Ces propos avaient été rapportés aux oreilles d’un autre recruteur, Jean-Philippe Glaude, à l’origine de la signature d’Olivier avec les Predators, mais, aussi, de sa sélection dans la LHJMQ par les Wildcats de Moncton. 

On y reviendra.

Quand il a appris que le colosse des Blue Jackets de Columbus venait de signer un contrat de six ans et 18 M$, il n’a pu s’empêcher d’éprouver une certaine fierté.

«Disons que ça n’a pas trop mal viré», a-t-il lancé, moqueur, en lien avec les propos de son confrère à l’époque.

Un cadeau du patron

Le destin d’Olivier est d’ailleurs intimement lié à celui de Glaude.

L’histoire est fascinante et remet encore davantage en perspective tout le travail qu’a accompli le hockeyeur natif de Saint-Lambert-de-Lauzon pour en arriver à devenir un membre important des Blue Jackets de Columbus.

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En 2012-2013, Glaude évoluait comme recruteur pour les Wildcats et avait été assigné au territoire allant de Trois-Rivières vers l’est de la province. Il devait donc épier les Commandeurs de Lévis, du niveau midget AAA, pour qui évoluaient quelques bons espoirs en vue du repêchage de la LHJMQ, dont le jeune défenseur Thomas Chabot.

Il y avait aussi Mathieu Olivier.

«On ne le voyait pas trop, se rappelle-t-il. Il avait un temps de glace limité, jouait un peu sur le désavantage numérique. Par contre, quand il était sur la glace, tu voyais son sens du jeu.»

Glaude avait alors parlé en bien de lui à son organisation.

«En arrivant au repêchage, on l’avait assez bien placé, autour de la troisième ou quatrième ronde», se rappelle-t-il.

Glaude, assis à la table des Wildcats, savait qu’il s’agissait de son dernier repêchage dans la LHJMQ puisqu’il avait déjà accepté de joindre les Predators de Nashville comme recruteur amateur, la saison suivante.

«Tout le personnel à Moncton était au courant. À ce moment, il n’y avait que huit rondes pour repêcher des joueurs de 15 ans, on arrivait en septième ronde et Mathieu n’avait toujours pas été réclamé. Roger Shannon était venu me voir et m’avait dit: “C’est ton dernier repêchage, fais-toi plaisir, prends le gars du Québec que tu veux et va l’annoncer au micro”.»

Le choix de Glaude avait alors été sans équivoque: des Commandeurs de Lévis, Mathieu Olivier.

«Je suis ensuite parti avec les Predators et, au camp suivant, Roger m’a appelé et il capotait. Il m’avait dit: “Il va faire notre club, je n’en reviens pas!”»

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Leur destin uni à nouveau

Olivier avait effectivement réussi à se tailler une place avec les Wildcats, avant d’être échangé aux Cataractes de Shawinigan deux ans plus tard, contre un choix de troisième tour.

Olivier se retrouvait donc dans la cour de Glaude, basé à Trois-Rivières.

«À son année de 18 ans, j’avais poussé pour qu’on l’invite, mais il n’y avait pas de place. Sauf que pendant le camp de développement, mon patron m’a appelé pour me dire qu’il avait besoin d’un gars physique pour le tournoi des recrues et que je lui avais souvent parlé de Mathieu Olivier.»

Olivier se présente donc au camp et fait un malheur dès le départ.

«À la première présence de son premier match, il a jeté les gants contre Boko Imama dans un combat ouvert en plein milieu de la glace. L’entraîneur de l’équipe à ce moment, Peter Laviolette, l’adorait.»

«Une semaine et c’était réglé»

Après avoir fait bonne impression, Olivier était retourné au niveau junior, puis il avait été invité à nouveau au camp de développement des Preds, la saison suivante, avant d’être à nouveau retourné dans la LHJMQ, où il avait été échangé au Phœnix de Sherbrooke pour y disputer sa saison de 20 ans.

«En janvier, on a toujours une rencontre avec tout le personnel. Notre patron nous avait alors dit qu’il trouvait qu’il manquait de joueurs physiques avec le club-école de Milwaukee. J’ai alors pris la parole et dit: “Pourquoi on ne signe pas Mathieu Olivier? Il va marquer près de 30 buts dans la LHJMQ et ça fait deux fois qu’on le voit et qu’on l’aime.” Il a aussitôt pris le téléphone et une semaine après, c’était réglé.»

Le reste fait partie de l’histoire. Olivier a fait son chemin en démontrant qu’il n’était pas qu’un bagarreur, pour finalement devenir une pièce maîtresse des Blue Jackets de Columbus, qui l’ont acquis des Predators contre un maigre choix de quatrième ronde en 2022.

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