Confessions: un rôle en or pour David La Haye


Maxime Demers
Il a joué un déficient intellectuel dans L’enfant d’eau, un séducteur irresponsable dans Un crabe dans la tête et un relationniste arrogant dans la série Mirador... Depuis le début de sa carrière, David La Haye a toujours été attiré par des rôles complexes et exigeants qui nécessitent un important travail de composition. Il a été bien servi avec le personnage de tueur excentrique et impulsif qu’il incarne dans le drame policier Confessions.
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Cinquième long métrage de Luc Picard en tant que réalisateur, Confessions relate le parcours de Gérald Gallant, un des pires tueurs à gages de l’histoire du Québec. David La Haye se glisse dans la peau de Donald «Dolly» Lemaire, un fidèle complice de Gallant (qui est incarné par Picard).
«C’est un rôle en or!, lance sans hésiter David La Haye. Comme le personnage de Gallant est très cartésien et méthodique, Luc voulait qu’on compose avec Dolly un personnage qui serait à l’opposé de Gallant, c’est-à-dire un tueur plus impulsif, volatile et excentrique. Dolly n’a pas réellement existé. Je dirais que c’est un amalgame de criminels qui ont pu côtoyer Gallant à l’époque où il sévissait.»
David La Haye n’a pas eu à passer d’audition pour décrocher le rôle de l’acolyte de Gallant. Luc Picard, avec qui il a déjà partagé la scène au théâtre il y a une trentaine d’années, l’a plutôt invité à une rencontre chez lui, pour lui offrir directement ce personnage de tueur tourmenté qui n’hésite pas à se déguiser en femme pour surprendre sa prochaine victime.
«J’ai trouvé ça super touchant parce que d’habitude, je dois faire des auditions pour aller chercher mes rôles, admet La Haye. Ça m’a donné encore plus envie de me défoncer pour le projet. Dès le départ, Luc m’a donné des pistes très claires pour composer le personnage. On est parti d’un sourire un peu niais et d’une espèce d’excentricité. On voulait qu’il soit plus maniéré que les autres criminels de sa bande, mais sans tomber dans des excès non plus.
«Je l’ai donc imaginé comme un homme qui a été cassé dans son enfance par le système scolaire et par les autres enfants qui l’intimidaient. Parce que ça ne devait pas être facile pour un homosexuel qui tripe sur Dalida de grandir à Donnacona dans les années 1970. Comme disait Luc pendant le tournage, il fallait qu’il soit à la fois “tough” et sensible. C’est un être brisé par la vie, mais c’est aussi un survivant qui s’est forgé une carapace à force de subir de l’intimidation.»
Comme dans Omertà
Même s’ils n’avaient pas joué ensemble depuis plusieurs années, David La Haye et Luc Picard ont rapidement trouvé leurs repères dans les scènes qu’ils partagent ensemble.
«C’est drôle parce que dans nos scènes de confrontation, on a la même dynamique que les personnages qu’on jouait dans la série Omertà [à la fin des années 1990], rappelle David La Haye. Dans Omertà, Luc incarnait un agent double et je jouais une espèce de rockstar flamboyant, sur la coke, et amoureux de la même fille que lui. Nos personnages avaient une dynamique semblable à celle de Gallant et Dolly dans Confessions. Il y avait donc déjà une chimie qui existait entre nous.»
David La Haye sera très présent au grand écran cet été. En plus de son rôle dans Confessions, l’acteur de 56 ans incarne un ministre des finances dans Arlette, le nouveau film de Mariloup Wolfe qui prend l’affiche au début d’août.
S’il se dit satisfait des récents rôles obtenus au petit écran (dans Les pays d’en haut et Les honorables 2, notamment), il dit se considérer d’abord et avant tout comme un acteur de cinéma.
«J’aime beaucoup faire de la télé, mais je pense très humblement que je suis plus à l’aise au cinéma, observe La Haye. Étant un acteur qui compose beaucoup ses rôles, j’aime avoir le temps d’entrer dans la peau d’un personnage pour lui trouver une histoire, une gestuelle et une manière de marcher et de parler. On peut aussi faire ça dans les séries télé, mais c’est plus risqué parce qu’on a moins de temps de préparation. Dans le cas de Confessions, par exemple, j’ai eu trois mois pour me préparer, fouiller, essayer des choses, trouver un look pour le personnage avec l’aide de la créatrice de costumes Brigitte Desroches. C’est ce que j’aime le plus faire dans mon métier.»
►Le film Confessions prend l’affiche le 20 juillet.