Commission d’enquête: le PQ demande aussi à Gallant de se récuser
Mardi, le Parti libéral du Québec tenait un discours similaire

Patrick Bellerose et Nicolas Lachance
Après les libéraux, au tour du Parti québécois de demander au juge Denis Gallant de se récuser de la commission d’enquête sur le fiasco SAAQclic. Sa proximité avec la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, cause un malaise.
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En effet, Denis Gallant s’est fait connaître du grand public lors des audiences de la commission Charbonneau. Il travaillait alors directement avec Mme LeBel, qui en était la procureure en chef.
«Le juge Gallant était l'adjoint de la présidente du Conseil du trésor», souligne le député péquiste Pascal Paradis.
Or, des questions de la commission impliqueront forcément Sonia LeBel, notamment le dépassement de coûts de 500 M$ dans le virage numérique de la SAAQ.
«Comment se fait-il que le Conseil du trésor ait payé pour un demi-milliard de factures en plus du coût initial de SAAQclic sans qu'on se rende compte qu'il y avait un problème? Ces questions-là vont se poser, et malheureusement on n'a pas choisi la bonne personne. C'est une mauvaise décision, et le gouvernement doit revenir sur cette décision», estime Pascal Paradis.
Le député insiste, «personne ne remet l'intégrité des personnes concernées».
Mais l’apparence de conflit d’intérêts ou de partialité joue en défaveur du juge pour mener à bien ses travaux.
Pascal Paradis demande donc au juge Gallant se retirer volontairement, sinon le gouvernement devra le faire, estime-t-il.
Malaise
Mardi, le Parti libéral du Québec tenait un discours similaire.
«J’exprime un certain malaise», disait le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay.
«Afin de préserver l’apparence de justice et garantir une enquête impartiale, le gouvernement doit remplacer M. Gallant, ou ce dernier doit se récuser», demandait-il.
Mais la demande n’avait pas ébranlé le gouvernement Legault. Le ministre de la Justice a défendu son choix en accusant ses adversaires de «partisanerie».
«Le PLQ s’attaque à quelqu’un qui a une excellente réputation et une grande intégrité. On attaque un juge en fonction alors qu’on a une commission d’enquête avec pleins pouvoirs», disait Simon Jolin-Barrette.
Le premier ministre François Legault avait également déclaré avoir «confiance» dans le commissaire fraîchement nommé pour faire la lumière sur les ratés de SAAQclic et ses dépassements de coûts de 500 M$.
Mandat
Québec solidaire, de son côté, critique plutôt le mandat confié au commissaire Gallant, jugé trop limité.
«Le gouvernement a bricolé une commission assez rapidement, probablement pour calmer le jeu un peu», croit le député Vincent Marissal.
Sa formation préférerait une enquête plus élargie, afin d’étudier l’octroi des contrats par Québec dans le domaine informatique.
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