Comment Patrick Goyette entrevoit-il la soixantaine?

Nathalie Slight
Stat, Marco Lachance, Détective Surprenant, Alertes, In Memoriam... Patrick Goyette est fort sollicité dans nos séries québécoises. Rencontre, sur le plateau de tournage du suspense Emprises, avec un comédien qui savoure pleinement le second souffle de sa carrière.
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Patrick, tu tournes présentement dans Emprises. Peux-tu nous en dire plus sur ton personnage?
L’histoire débute alors que Raphaëlle Bayard (Marilyn Castonguay) réalise que son conjoint et leur fils disparaissent brusquement, sans laisser de trace, sans aucune explication. Pour ma part, j’incarne un détective privé très cartésien qui va donner un coup de main à la pharmacienne, qui tente de comprendre ce qui s’est réellement passé dans sa vie. C’est vraiment super bon comme intrigue; j’ai lu les textes d’un trait, comme s’il s’agissait d’un roman à suspense.
Après avoir traversé une période creuse, tu effectues un retour en force au petit écran!
En début de carrière, j’enchaînais les rôles dans les séries comme Les filles de Caleb, Ces enfants d'ailleurs, Paparazzi, Mon meilleur ennemi. Je savais qu’il y aurait des périodes plus creuses, mais c’est quand même difficile de se retrouver dans l’ombre après avoir été dans la lumière. En même temps, ces périodes creuses me font encore plus apprécier ce second souffle dans ma carrière aujourd’hui.
À ton avis, quel est l’élément déclencheur de ton retour sous les projecteurs?
J’ai de la difficulté à l’expliquer. Au-delà du fait que plus on me voit, plus on pense à moi pour des rôles, il y a quelque chose de plus libre, de plus dégagé chez moi. Je fais aussi preuve d’une audace que je n’avais pas en début de carrière, un désir de sortir de ma zone de confort. À 59 ans, je ne ressens plus de désir de faire mes preuves. Je me fais davantage confiance.
À l’aube de la soixantaine, comment trouves-tu le fait de vieillir?
J’ai de la difficulté à croire que je vais célébrer mes 60 ans l’an prochain. Peut-être parce que j’ai fondé ma famille en deux temps? Mes aînées ont 24 et 21 ans et mes plus jeunes, 10 et 8 ans. À travers différentes activités familiales, je fréquente des parents plus jeunes que moi, ce qui me donne l’impression d’être... intemporel! (rires)
Tes enfants ont-ils hérité de ta fibre artistique?
Pour l’instant, un seul de mes enfants est intéressé par le domaine artistique: mon fils Clément étudie en musique au Cégep Saint-Laurent. Il ne veut pas devenir acteur, mais par un concours de circonstances, il a incarné mon fils dans la série Marco Lachance. Cela dit, tout ce que je souhaite, c’est que chacun de mes enfants trouve un métier qui le fait triper, autant que je tripe sur le mien, malgré les hauts et les bas qui viennent avec.
As-tu déjà pensé exercer un autre métier?
À un moment donné, lorsque c’était plus tranquille pour moi côté acting, je me suis inscrit en enseignement du français à l’université, mais je n’ai pas complété ma formation. Lors d’un stage dans une école secondaire, j’ai réalisé que j’aimais l’enseignement, mais pas la discipline qui vient avec. Je ne regrette pas ce détour, on ne sait jamais quand ça pourra me servir. Pourquoi pas coacher des acteurs? L’idée de transmettre mon expérience, mes connaissances, me plaît énormément.
Outre ton métier, quelles sont tes passions?
J’ignore si ça compte pour une passion, mais je suis celui qui cuisine à la maison. Mon amoureuse Karine prépare de temps en temps de bons desserts, mais, en général, c’est moi qui suis responsable des repas. Mais attention, je ne concocte pas des plats dignes de MasterChef!
Que cuisines-tu?
Je fais de la bouffe familiale, rien de trop long ou compliqué. Je ne suis jamais une recette de A à Z, j’improvise, j’y ajoute ma touche personnelle, je laisse aller ma créativité. Parfois, je consulte mes livres, je me lance dans une nouvelle recette et je suis bien fier de moi mais les enfants n’aiment pas ça! Je sais qu’il y a pire dans la vie, mais sur le coup, je le prends un peu personnel! (rires)
Tu as quatre enfants d'âges différents. Comment les rassembles-tu autour d’une même activité?
Quand Maurice et Clément étaient adolescents, j’avais la garde partagée avec leur maman. Comme ils étaient souvent à la maison, ils ont assisté à toutes les étapes du développement de Sasha et Frida. Ça a créé un lien particulier entre les plus vieux et les plus jeunes et je trouve ça beau à voir.
(Avec un regard brillant, Patrick ajoute:)
L’autre jour, Sasha m’a dit qu’il s’ennuyait de « sa vie d’avant ». J’ai demandé plus de détails et il m’a avoué qu’il aimait quand ses grands frères habitaient à la maison. Maintenant, il se retrouve seul avec sa petite sœur, ses soirées de boys lui manquent! Heureusement, chaque été, nous passons nos vacances tout le monde ensemble. Sinon, Maurice et Clément sont occupés, ils mènent leur vie de jeunes adultes, et on les attrape de temps en temps pour un souper en famille!
En terminant, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter?
La santé, de beaux moments en famille... et des surprises côté carrière, entourées de belles équipes. Ces derniers temps, on m’a confié des rôles aux antipodes, comme celui d’un curé pédophile qui vient tout juste de sortir de prison dans Le bonheur ou encore un policier d’expérience qui ne désire pas trop se mêler à l’enquête dans Détective Surprenant. Si c’est ça mon arrivée dans la soixantaine, je me considère comme extrêmement choyé!
Emprises, printemps-été 2025, sur ICI TOU.TV.