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Culture

Comment le théâtre a sauvé le parcours scolaire d'Olivia Palacci

«La pièce qui tourne mal» sera sur les planches toute l'été au Québec.

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-05-22T10:00:00Z
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Pour Olivia Palacci, le théâtre est bien plus qu’une passion: c’est une véritable famille et un refuge qui l’a aidée à traverser un parcours scolaire plutôt difficile. Formée en jeu et en mise en scène, elle enchaîne les projets artistiques. Cet été, elle consacrera toutefois la majeure partie de son temps à La pièce qui tourne mal, une comédie culte du théâtre londonien présentée pour la première fois au Québec.

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Parle-moi de ton rôle dans cette pièce.

Je joue la technicienne de plateau. En gros, je passe inaperçue au début, mais il arrive un événement qui fait en sorte que je dois monter sur scène pour remplacer l’actrice principale de la pièce, alors que mon personnage n’a jamais joué. Elle arrive avec le texte en main et c’est là que tout chavire, encore et encore. Finalement, mon personnage ne veut plus quitter la scène. Il y aura même une bataille à un certain point; c’est un spectacle assez physique.

Comment se prépare-t-on pour une telle pièce?

Ça rajoute une difficulté de concentration. La pièce tourne mal, mais si les acteurs tournent mal pour vrai, on risque de se blesser. Il faut s’exercer dans le vrai décor, qui arrive directement de Londres, pour apprendre tous nos mouvements et les faire au bon moment. Un de leurs techniciens sera même sur place pour nous aider. Quand on n’est pas sur scène, on travaille en coulisses, parce que c’est nous qui apportons les matelas aux moments où un acteur doit tomber. Tu es mieux d’être au bon endroit si tu ne veux pas que celui qui chute sans son accessoire te casse la gueule après le spectacle... s’il en est encore capable! (rires) On joue même les bruiteurs, puisqu’on aidera aux sons pendant la pièce. C’est hyper technique et j’adore ça!

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Vous restez collés à l’œuvre originale, qui est reconnue à travers le monde. Est-ce rassurant ou plutôt déstabilisant?

C’est la première fois que j’apprends mon texte en regardant une vidéo. Cependant, en arrivant aux répétitions, on connait déjà la mise en place. Évidemment, notre âme et notre façon de jouer apportent une couleur différente au personnage... Monarque a passé six ans à essayer d’acquérir les droits, puisque les auteurs n’apprécient pas qu’on déroge du scénario initial. C’est un projet unique, car tout s’y fait un peu à l’envers. Mais c’est un nouveau défi que je chéris.

La comédie te va très bien. Aimes-tu encore ce genre, ou tu souhaiterais faire autre chose?

Ce que j’aime le plus, c’est quand il y a un peu des deux. J’aime faire rire, puis amener les spectateurs vers d’autres émotions deux secondes plus tard. Ça n’existe pas dans tous les scénarios et ça peut être complexe à écrire. J’aime défendre des rôles qui sont aussi touchants que drôles. Pour moi, une bonne comédie vient aussi avec sa part de drame.

Tu as suivi beaucoup de formations, dont une en mise en scène. Comment cette discipline s’inscrit-elle dans ton parcours?

Je suis même en train de me diriger vers la réalisation, au cinéma et à la télévision, afin d’être davantage derrière la caméra. J’ai fait de la mise en scène au théâtre, mais ce que j’apprécie particulièrement au cinéma, c’est de pouvoir guider le regard des acteurs tout en collaborant étroitement avec les caméramans et le département des éclairages. C’est un véritable travail d’équipe. On voit le résultat plus vite que lorsqu’on doit s’en parler en réunion constamment... J’ai besoin que les choses soient plus concrètes et rapides. J’ai déjà commencé à expérimenter avec les courts-métrages.

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Le théâtre a-t-il été un éveil pour toi dans ton parcours scolaire?

C’est lui qui m’a éduquée! Je détestais aller à l’école et être assise devant un professeur à devoir écouter toute la journée. Je n’en avais vraiment rien à cirer. Quand j’ai réalisé que j’aimais le théâtre, j’ai fait plein de liens! Dans un texte, il y a des référents historiques, de nouveaux mots, et ça m’a donné le goût de faire mes propres recherches. C’est comme ça que j’ai appris presque tout ce que je sais maintenant. Sans le théâtre, je ne sais pas où je serais rendue. Je ne crois pas que j’aurais été une mauvaise personne, mais j’aurais pu être fainéante sur le plan intellectuel. Heureusement, je suis curieuse. Et comme je suis plus éveillée le soir, le théâtre est parfait pour moi.

Est-ce que cette discipline t’a influencée d’autres façons?

Le théâtre, pour moi, est synonyme de communauté. Je n’ai que ma mère comme famille, donc j’ai grandi assez seule. Aujourd'hui, mes amis font partie intégrante de ma vie. Et puisque j’évolue dans le monde du théâtre, mes amitiés se sont bâties autour de cet art. Une fois que je te connais et que je t’aime, j’ai de la difficulté à lâcher prise. Tout le monde est un peu pogné avec moi! (rires) C’est spécial, puisqu’on crée des liens très solides à chaque projet, et à la fin, on vit comme un deuil... jusqu’à ce qu’on entame un autre projet et que le cycle recommence.

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Comment te décrirais-tu, en tant quactrice et metteuse en scène?

Les gens pensent que je suis très instinctive, spontanée, et que je ne travaille donc pas beaucoup pour arriver à mes fins. Quand ils me voient faire de la mise en scène, ils réalisent que c’est complètement l’inverse. Ce côté libre que j’ai est dû au fait que je travaille beaucoup en amont pour y arriver. Je suis très dure envers moi et avec ceux que je dirige. J’ai un très gros côté perfectionniste dont les gens ne se doutent pas. Il faut bien me connaître ou déjà avoir collaboré avec moi pour le savoir. Je suis exigeante envers les autres, autant sur le plan du jeu que de la mise en scène, car je le suis avec moi-même en premier.

Qu’est-ce qui occupera ton été?

Bien sûr, la majorité de mon temps sera occupé par la pièce. J’ai aussi d’autres idées de courts-métrages que je voudrais réaliser, donc je vais m’y mettre. J’ai aussi un agent depuis peu en France, donc j’y fais pas mal d’allers-retours en ce moment. J’auditionne afin de voir quelle pourrait être ma place là-bas, si j’en ai une. Pour l’instant, je ne peux pas encore si j’ai des projets confirmés de ce côté du globe.

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