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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Coderre veut des changements pour protéger les anglophones

Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2021-11-02T00:09:23Z
2021-11-02T03:08:33Z
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Le chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, demandera à Québec d’apporter des modifications au projet de loi 96 qui renforce la Charte de la langue française s’il est élu maire de Montréal, afin de protéger les droits des anglophones.

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C’est ce qu’il a indiqué au Montreal Gazette lors d’une entrevue éditoriale.

L’ex-maire de Montréal a fait savoir qu’il souhaite que le service téléphonique 311 reste bilingue alors que le projet de loi prévoit que toutes les institutions publiques, incluant les villes, devront communiquer « exclusivement en français » avec les immigrants six mois après leur arrivée.

Il a ajouté qu’il souhaitait même que ce service soit offert « en créole et en italien ».

M. Coderre s’est aussi dit en accord avec une lettre ouverte publiée le mois dernier qui demande le retrait du terme « anglophones historiques » du projet de loi.

Cette lettre, signée par des centaines de personnes, accuse le gouvernement de retirer le droit de recevoir des services en anglais à au moins 300 000 Québécois d’expression anglaise en le limitant à ceux qui sont admissibles aux écoles anglophones.

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« Pour le bien de la communauté [anglophone] [...], je serais prêt à le faire », a-t-il dit. 

S’il est élu, le chef d’Ensemble Montréal s’est ainsi engagé à rencontrer le ministre responsable de la langue française, Simon Jolin-Barrette.

Appelé à énumérer tous les changements qu’il souhaitait voir être apportés au projet de loi 96, M. Coderre a répondu par le biais de son attachée de presse qu’il «faut être pragmatique et s’assurer que tous les citoyens puissent recevoir les services quand il est question de santé et de sécurité.»

«Ensemble Montréal, est le seul parti qui comprend le rôle d'une métropole pour la protection et la valorisation de notre langue, tout en protégeant les droits de la minorité anglophone», a-t-il ajouté par écrit, avant de rappeler ses engagements en faveur de la protection du français, dont la création d’un conseil de la langue française.

Geste de panique ?

Selon un sondage Léger-Le Journal-Montreal Gazette paru le 28 octobre, le candidat Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal, nuit à M. Coderre en récoltant une partie des intentions de vote des Montréalais anglophones (14 %) et allophones (21 %).

M. Holness souhaite que Montréal acquière le statut de ville bilingue et que le projet de loi 96 ne s’applique pas sur le territoire de Montréal.

Danielle Pilette, professeure au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM, estime que M. Coderre est « dans un genre de panique », puisque la course est très serrée et qu’il se retrouve affaibli par son refus de déclarer ses revenus des quatre dernières années.

« Probablement que c’est sa façon de reprendre un certain leadership [chez les électeurs anglophones] », analyse-t-elle.

Il y a quelques jours, M. Coderre avait déclaré « qu’un vote pour Holness est un vote pour Plante ».

– Avec l’Agence QMI

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