Coderre en contrôle, Plante en verve


Mario Dumont
Denis Coderre et Valérie Plante ont croisé le fer deux fois en cinq jours dans des débats très intenses. J’ai aimé. On en conclut vite que ces deux-là ne s’aiment pas. Ce n’est pas faux. Mais leur hargne vient aussi d’une volonté de fer de gagner. Et cette détermination à vouloir gagner est saine pour les Montréalais : leurs candidats y mettent leur cœur et leurs tripes.
Valérie Plante complète seulement son premier mandat. Elle ne peut pas s’imaginer quitter l’Hôtel de Ville à ce moment-ci. Denis Coderre a choisi de faire un retour pour corriger sa campagne catastrophique de 2017. Il ne peut pas s’imaginer mordre la poussière à nouveau.
Denis Coderre ressort de ces débats comme le champion de la sécurité et de l’économie. Valérie Plante ressort avec la palme sur les questions du logement et de l’environnement. Denis Coderre a su demeurer calme et posé, évitant de laisser émerger l’ancien Denis, bourru et impatient.
En matière de mobilité, ils sont tous les deux en rupture de crédibilité. Les chantiers interminables, c’était un problème majeur sous Coderre. Quant à la mairesse de la mobilité, l’expression est devenue une farce.
Denis Coderre marque des points en osant parler de la saleté de la ville. Ses solutions ? Moins clair.
Performances
La semaine dernière à LCN, Valérie Plante a semblé dérangée par les attaques sur son administration. C’est dans ces moments qu’un rire nerveux prend la place de son rire naturel et communicatif. C’était avantage Coderre.
Hier à RDI, Valérie Plante a été efficace et incisive. Elle a su formuler en des termes précis des solutions aux problèmes abordés. Denis Coderre a été plus évasif et a fourni quelques réponses molles, même dans ses sujets de prédilection. Avantage Plante.
Quant à Balarama Holness, il aura eu le mérite de forcer les deux autres à se commettre fermement sur leur attachement à la langue française.