Clinique à Laval: 40 000$ d’amende pour cette dentiste radiée 3 mois
Elle a même arraché des dents à une patiente, sans obtenir son consentement éclairé


Francis Pilon
Une dentiste de Laval a été radiée temporairement et condamnée à payer 40 000$ d’amende après avoir donné des traitements inappropriés à ses patients et écrit des faussetés dans leurs factures.
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«Les parties soulignent que ces infractions sont très graves et sont au cœur même de la profession, car elles contreviennent aux valeurs fondamentales d’indépendance, de probité, d’honnêteté et d’intégrité», écrit dans sa décision le conseil de discipline de l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ).
La Dre Stéphanie Gamache-Gallant, propriétaire de la Clinique dentaire de l’Avenir, est radiée de son ordre depuis le 8 juin dernier et pour une période de trois mois. Elle a été reconnue coupable de dix chefs d’infraction le mois dernier et condamnée à payer une amende de 40 000$.
«Un tel comportement mine la bonne réputation de l’ensemble des membres de la profession, le public pouvant croire que celle-ci en est une de lucre et de commercialité», dénonce le Dr Stéphane Parent, syndic adjoint de l’ODQ.
De fausses réclamations
La Dre Stéphanie Gamache-Gallant a d’abord été condamnée pour avoir inscrit de fausses informations dans le formulaire de réclamation de patients. La dentiste a notamment écrit qu’un traitement de canal avait été complété sur un homme, alors que c’était faux.
«La facturation d’actes professionnels non dispensés ou faussement décrits est de nature à induire en erreur les patients ou leurs assureurs. Une telle pratique a pour effet d’augmenter le fardeau financier des assureurs de manière indue, ce qui se répercute sur l’ensemble des assurés qui voient leurs primes augmenter», prévient le syndic.

Mme Gamache-Gallant, qui a obtenu son doctorat en médecine dentaire à l’UdeM en 2010, a aussi offert des traitements inappropriés à des patients. La dentiste a, par exemple, extrait deux dents de la bouche d’une dame sans véritable justification et sans avoir obtenu son consentement éclairé.
«Or, un examen parodontal aurait permis de constater que des traitements alternatifs existaient et que les canines pouvaient être sauvées. [...] De l’avis des parties, un dentiste ne doit prendre aucun risque qui pourrait mettre en péril la santé de son patient sans qu’il soit parfaitement informé de ces risques et qu’il les comprenne», révèle le document de cour.
Des prix «déraisonnables»
La propriétaire de la Clinique dentaire de l’Avenir a aussi été reconnue coupable d’avoir chargé des honoraires «injustifiés et déraisonnables» à des clients pour la confection de couronnes en laboratoire.
La dentiste a aussi partagé ses honoraires avec un de ses hygiénistes dentaires, ce qui est contraire à son code de déontologie.
«Elle plaide qu’une fois qu’elle a été informée par le plaignant de l’irrégularité du partage d’honoraires avec un hygiéniste dentaire, elle y a mis fin», peut-on lire dans la décision.
Notre demande d’entrevue avec la Dre Stéphanie Gamache-Gallant est restée sans réponse au moment de publier ce texte.
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