Fillette retrouvée vivante: «Mon feeling à moi, c’est qu’elle a eu de l’aide», affirme un psychiatre
La fillette pourrait être marquée par des traumatismes


Francis Pilon
Il est «quasiment impossible» qu’une fillette de trois ans survive durant trois jours en bordure d’une autoroute sans aucune aide, selon un psychiatre.
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«À cet âge, on a peur dans le noir et on est terrorisé quand on est seul. Au bout de trois jours, quant à moi, cette fillette aurait été en état de choc. Or, elle ne semblait pas si mal», analyse le Dr Gilles Chamberland, en entrevue avec Le Journal.

La Sûreté du Québec a en effet confirmé que la rescapée était «consciente» et en mesure de «parler aux policiers». Le psychiatre à l’Institut Philippe-Pinel ajoute qu’il serait surprenant que la jeune fille ait erré durant trois journées sur le bord de l’autoroute sans qu’aucune personne ne signale sa présence.
«Mon feeling à moi, c’est qu’elle a eu de l’aide d’une personne qui en a pris soin. Encore là, rien n’est impossible, mais tout est étrange dans cette histoire et il y a plusieurs détails manquants qu’on va apprendre bientôt», explique le Dr Chamberland, qui retenait son souffle depuis la disparition de la fillette.
De possibles traumas
Le psychiatre indique aussi que la fillette pourrait avoir des traumatismes après avoir été abandonnée ainsi par sa mère.
«Les enfants sont très sensibles à leur environnement, indique-t-il, mais ça dépendra de son vécu durant les trois derniers jours. Si elle était dans un environnement pas hostile et bienveillant, il est possible que l’enfant ait moins de problèmes que l’on pense. Un peu comme dans le film La vie est belle [de Roberto Benigni].»
Dans ce chef-d’œuvre cinématographique, un père protège son fils dans un camp nazi en prétendant qu’il s’agit d’un simple jeu. Il préserve ainsi son enfant de la terrible réalité.

«Les experts qui vont interroger la petite dans les prochaines heures ou semaines devraient la laisser venir à eux. Il ne faut pas trop la bousculer avec nos questions. On doit la laisser venir à nous et la rassurer, idéalement avec des gens qu’elle connaît», insiste le Dr Gilles Chamberland.
L’énigme de la mère
Le spécialiste s’est d’ailleurs réjoui en apprenant le dénouement des recherches mercredi après-midi, alors qu’il s’attendait au pire.

«Il y a plusieurs détails qui m’inquiétaient, comme le fait que leur chien a été retrouvé mort en bordure de l’autoroute dans les derniers jours. La colère de la mère dans une vidéo sur TikTok la veille de la disparition et le fait qu’elle a magasiné des urnes... Ça n’augurait rien de bon», confie le Dr Chamberland.
L’expert de l’Institut Philippe-Pinel note qu’une autre énigme demeure: que s’est-il passé avec la mère qui ne se rappellerait pas des derniers moments avec sa fille?
«Elle ne semble pas avoir été intoxiquée, selon les premières informations. Certains disent la psychose, mais ça n’amène pas nécessairement une amnésie. Est-ce qu’elle a vécu quelque chose de traumatisant que son cerveau ne veut pas revivre?» se questionne le psychiatre.
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