«Cinéma intérieur»: Gilbert Lachance en duo avec Lynda Lemay
Assister au spectacle «Cinéma intérieur» le 8 février à la Place des Arts

Alicia Bélanger-Bolduc
Depuis des années, Gilbert Lachance prête sa voix aux plus grands acteurs de ce monde avec son talent pour le doublage. Cette fois, c’est à travers son piano qu’il s’exprime. Avec son opus Cinéma intérieur, il invite ses spectateurs à se laisser emporter dans un voyage intime et éblouissant.
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Tu présenteras ton spectacle Cinéma intérieur le 8 février prochain. À quoi le public peut-il s’attendre?
Je serai à la salle Claude-Léveillée de la Place des Arts pour la présentation de mon opus Cinéma intérieur, mais également d’un microalbum que j’ai sorti par la suite, qui s’intitule 3 nocturnes éphémères. Ce sera bien éclaté, puisque j’y inclurai des interventions pour expliquer chaque pièce au public, ainsi que des personnages, donc il y aura aussi un côté théâtral au concert. Je veux que ce soit comique, que les gens rient et que l’ambiance soit conviviale. Je peux également annoncer que mes invitées Lynda Lemay et Francesca Gagnon m’accompagneront sur scène.
Qu’est-ce qu’évoque le titre, Cinéma intérieur?
Il représente mon imaginaire, mais aussi, je le souhaite, celui du public en entendant mes pièces. Je joue du piano chez moi depuis 40 ans et, souvent, mes amis me disaient qu’avec ma musique, ils partaient dans leur tête et que ça leur rappelait l’univers des films. Je vois donc cet album comme un cinéma dont vous êtes le héros; j’espère que les gens pourront fermer les yeux et partir dans leur monde. C’est un espace musical où j’aimerais que l’auditoire puisse aller pour se ressourcer et se recentrer.
Est-ce que nous pouvons dire qu’avec ces deux albums, tu es sur une lancée créative?
Je suis en effet dans une phase musicale importante! J’ai encore une dizaine de pièces que j’ai hâte de produire, mais je ne peux pas tout faire en même temps! (rires) J’aimerais également faire plus de spectacles. Je travaille aussi sur de la musique d’orchestre et de la musique lounge. Il n’y a pas de doute: je suis sur une bonne lancée!
Après tant d’années de doublage, est-ce la façon que tu as trouvée pour porter enfin ta voix?
J’avais envie de me réapproprier mon message, ma sensibilité et de les partager avec le public. Ça vient également du désir d’une rencontre avec l’auditoire. En doublage, on est seul dans une petite chambre sombre, et on n’est pas dans le salon quand les gens écoutent notre travail. Avoir maintenant ce contact avec le réel est très précieux pour moi.
Une partie des profits de tes spectacles vont à la maison Véro & Louis. Pourquoi avoir choisi cette fondation?
Je suis en couple depuis plus de deux ans avec l’artiste peintre Stéphanie Delisle, qui a un fils autiste. J’ai beaucoup été sensibilisé à cette cause et j’ai compris qu’ils offrent une grande aide à ces personnes majeures qui ne peuvent pas avoir leur autonomie complète, mais également aux parents qui vivent tout autant la situation. Stéphanie me touche beaucoup par sa générosité et sa connexion au monde artistique. On revient d’ailleurs d’un voyage magnifique au Mexique.
Tu t’es déjà décrit comme un homme plutôt introverti. Est-ce plus facile d’être sur scène avec un piano?
J’ai eu la chance de jouer dans la pièce Edgar et ses fantômes et ça m’a donné la confiance qu’il me manquait pour me mettre au piano devant un public. Je ne cacherai pas que j’ai un trac immense avant de monter sur scène, mais c’est un bonheur absolu de pouvoir travailler mes deux passions et de constater que des gens se déplacent pour me voir.
L’univers du piano est en pleine évolution depuis les dernières années, avec des artistes québécois qui se démarquent à l’international. Remarques-tu cet engouement pour l’art?
Il y a un gros mouvement de fond mondial ces derniers temps qui me plaît énormément. Je crois qu’il y a un auditoire pour ce genre de musique. Les gens ont besoin d’être apaisés dans la tourmente actuelle. J’admire beaucoup Alexandra Stréliski, qui se distingue à l’international, mais je m’inspire aussi beaucoup de Stephan Moccio et j’aime beaucoup la musicalité de Viviane Audet, qui sortira un prochain album bientôt.
Tu as deux grands enfants, dont un qui suit tes traces. Est-ce que le père en toi est comblé?
Rosalie étudie à l’Université de Montréal en psychologie. Elle est très passionnée par sa formation et je n’ai aucun doute qu’elle sera formidable. Mon fils, Pierre-Alexis, est à l’École de théâtre de Saint-Hyacinthe en interprétation et il obtiendra son diplôme au printemps. Ça peut être compliqué de forger ton identité quand ton père fait le même métier, il veut donc prendre une saine distance. On est très proches, mais côté professionnel, je lui laisse son espace créatif et ne lui donne que quelques conseils. Il est tellement consacré et investi dans sa formation que je suis confiant pour la suite.